Les banques domestiques britanniques sont les grandes perdantes de la réforme fiscale

La baisse de la taxe sur les bilans, couplée à une surtaxe d’impôt, pénalise les outsiders comme Virgin Money et Aldermore.
Alexandre Garabedian

La cohérence n’est pas la qualité première des projets de loi de finances. Le budget 2015/2016 présenté mercredi par le chancelier de l’Echiquier britannique, George Osborne, a été marqué par une refonte de la fiscalité bancaire. La tax levy assise sur les bilans des banques diminuera progressivement et verra son assiette limitée aux activités au Royaume-Uni, tandis qu’une surtaxe immédiate de 8% frappera les profits des établissements de crédit dans le pays. Une mesure qui va d’abord pénaliser les petits acteurs domestiques, alors même que Londres promeut l’arrivée de nouveaux entrants pour accroître la concurrence dans le secteur.

Les analystes financiers ont vite fait leurs comptes. La charge fiscale de la profession va augmenter, puisque la surtaxe s’appliquera dès 2016 alors que la tax levy baissera un peu chaque année jusqu’à 0,1% en 2021. «Les mesures annoncées augmenteront la charge fiscale du secteur de 2 milliards environ sur six ans, mais en reportant le fardeau des banques internationales vers les acteurs domestiques», souligne Morgan Stanley. «Les petites banques britanniques seront touchées de manière disproportionnée car elles paieront plus d’impôt sans bénéficier d’une bank levy plus faible», ajoute David Tinsley, chez UBS.

Les actions de Virgin Money et d’Aldermore ont ainsi plongé respectivement de 8,99% et 14,89% mercredi. Une autre disposition du budget, qui prévoit la suppression des incitations fiscales à l’investissement locatif (le buy-to-let), a aussi pesé sur Aldermore ou Shawbrook (-10,58%), deux acteurs de ce marché.

Du côté des grandes banques, la réforme fait deux gagnants: Standard Chartered et HSBC, avec une hausse prévisible de 1% à 2% de leur résultat net sur 2016-2018, selon Nomura. Le premier, peu présent au Royaume-Uni, ne sera guère affecté par la surtaxe d’impôt sur les sociétés, tandis que le second bénéficiera sur le long terme du recul de la tax levy, en raison de sa taille mondiale. Morgan Stanley estime pour sa part à 70 millions de livres le gain net de StanChart en 2017.

Lloyds aurait le plus à perdre avec une charge fiscale nette qui s’alourdirait de 395 millions en 2017, devant Barclays (175 millions) et RBS (171 millions), calcule Morgan Stanley. «Nous estimons que la facture sera passée sur la durée au consommateur britannique, en partie ou en totalité», estiment cependant les analystes de Nomura.

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