Les banques britanniques doivent relever le défi de la croissance durable

En passe de solder le nettoyage des erreurs du passé, les établissements vont devoir renouer avec la prise de risque, explique KPMG
Antoine Duroyon
Le bénéfice brut cumulé de Barclays, HSBC, Lloyds Banking Group, RBS et Standard Chartered a atteint 15,2 milliards de livres au premier semestre. Photo Bloomberg
Le bénéfice brut cumulé de Barclays, HSBC, Lloyds Banking Group, RBS et Standard Chartered a atteint 15,2 milliards de livres au premier semestre. Photo Bloomberg  - 

L’industrie bancaire britannique doit négocier un virage serré. Après avoir fortement appuyé sur le frein ces dernières années - les prêts octroyés ont reculé de 14% (ou 364,7 milliards de livres) en cinq ans et les charges d’assainissement (indemnisation de clients, amendes…) ont amputé les profits de 31 milliards de livres depuis 2011 - le secteur commence à retrouver un peu de puissance, estime KPMG dans son rapport «Bank to the Future».

La machine du crédit a été relancée, avec l’appui de la Banque d’Angleterre (qui a déployé son Funding for Lending Scheme), et la profitabilité s’est améliorée. Le bénéfice brut cumulé des cinq établissements passés au crible par KPMG (Barclays, HSBC, Lloyds Banking Group, RBS et Standard Chartered) a atteint 15,2 milliards de livres au premier semestre, comparé à une perte de 3,1 milliards un an plus tôt.

Les charges de restructuration et d’assainissement ont baissé sur un an de 44% à 2,4 milliards de livres, ce qui a contribué au redressement, certes encore marginal, du rendement des fonds propres. Le RoE moyen est ainsi passé de 6,5% fin 2013 à 6,8% à fin juin. Bien des efforts devront être poursuivis afin de hisser cet indicateur au-dessus du coût réel du capital, estimé actuellement à 12%.

«Accroître les rendements reste difficile en raison de taux d’intérêt bas et de contraintes en capital plus élevées. Cependant, il y a de la lumière au bout du tunnel grâce à la baisse continue des coûts de restructuration et des charges de dépréciation», note Richard McCarthy, responsable du secteur bancaire britannique chez KPMG. «Nous devons garder à l’esprit que la banque exige de la prise de risque. Dans leur empressement à corriger les erreurs du passé, les banques et les régulateurs ont perdu cela de vue. La réduction du crédit aux clients depuis 2009 témoigne de cette aversion pour le risque», ajoute-t-il.

Selon le cabinet, ce renouveau passera surtout par des changements effectués au cœur même des organisations, en matière de comportements, de valeurs et de nouvelles technologies. «Tandis que de nouveaux concurrents sur le marché n’ont pas eu le même parcours semé d’embûches les empêchant de poursuivre de nouvelles opportunités, les banques peuvent apporter l’échelle, l’envergure et l’expérience qui manquent à de nombreux acteurs», relève Bill Michael, responsable des services financiers pour la région EMEA chez KPMG.

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