Le regain de volatilité sauve la banque de gros

Les géants de Wall Street ont bénéficié d’un meilleur mois de septembre dans les taux et changes.
Alexandre Garabedian
Wall Street  1
 -  Photo Bloomberg.

JPMorgan et Citigroup ouvrent aujourd’hui la saison de publication des résultats du troisième trimestre dans un contexte particulier: les inquiétudes sur la croissance mondiale ont provoqué depuis fin septembre une correction des marchés actions et une hausse de la volatilité. Cette dernière laisse cependant entrevoir un rétablissement des activités taux, changes et matières premières (FICC) des banques de financement et d’investissement (BFI), qui avaient souffert au premier semestre de l’atonie des marchés.

Pour les BFI, le troisième trimestre est traditionnellement moins bon en raison de la coupure estivale. Celui-ci ne dérogera pas à la règle. «Les revenus des activités FICC devraient être en recul de 17% d’un trimestre à l’autre», indiquaient fin septembre les analystes actions de JPMorgan dans une étude sur les BFI mondiales, en relevant le regain de volatilité sur les activités de taux et de change en septembre.

Sur un an, la faiblesse des bases de comparaison devrait permettre aux firmes de Wall Street d’afficher un rebond de leurs revenus dans le fixed income.

«Les revenus des métiers actions devraient baisser de 11% d’un trimestre à l’autre, avec une légère diminution pour le cash actions et un recul à deux chiffres pour les dérivés, où la faible volatilité limite l’activité des clients malgré le rebond de septembre», poursuit JPMorgan. En banque d’investissement, le flux toujours nourri en fusions acquisitions et en primaire actions sera contrebalancé par la relative faiblesse des volumes d’émission de dette.

Au total, les grandes maisons américaines – Citigroup, JPMorgan, Bank of America, qui publie demain, Goldman Sachs, jeudi, et Morgan Stanley, vendredi – devraient afficher un résultat net cumulé de 15,9 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 19% sur un an, selon le consensus Bloomberg. Le tiers sera à mettre au compte de JPMorgan, qui avait dû passer l’an dernier de lourdes charges pour litiges.

Les investisseurs en tireront des enseignements pour les banques européennes, dont la saison de publication débute la semaine prochaine. «Les banques de gros européennes ont été parmi les meilleures performances boursières de septembre quand leurs concurrentes américaines ont signalé une accélération de leurs revenus en FICC après des mois de juillet et d’août calmes», rappellent les analystes de Nomura. Qui remettent cependant la tendance en perspective, parlant de chiffres «moins mauvais» que prévu. Si UBS a évoqué de bonnes surprises dans ses activités de marché pour les deux premiers mois du trimestre, RBS a signalé fin septembre des revenus «plus faibles que prévu».

La question des litiges, qui va pousser Bank of America à enregistrer une nouvelle charge liée au subprime au troisième trimestre, devrait pour sa part rester au premier rang des préoccupations en Europe. L’action Deutsche Bank en a fait les frais hier, qui a perdu en séance jusqu'à 1,68% à 24,89 euros, après un article du Spiegel évoquant une facture potentielle de 7 milliards d’euros. Un scénario que les analystes de la Société Générale jugeaient hier plausible, compte tenu du poids de la banque dans des activités surveillées de près, comme les changes et le financement du commerce en dollars.

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