
Le plan de renflouement de Monte dei Paschi est très difficile, selon Elke König

La directrice du Conseil de résolution unique (CRU) de l’Union européenne (UE), Elke König, a adressé un rappel à l’ordre aux banques européennes notamment italiennes. Si une banque européenne rencontre des difficultés, les créanciers seront sollicités et il n’y aura aucune exception à la règle du «bail-in», a-t-elle affirmé en réponse aux questions posées par l’agence Reuters.
Le nouveau régime du «bail-in» prévoit de mettre à contribution les créanciers obligataires et certains gros déposants si une banque se trouve dans une situation difficile. Ce régime, élaboré par les autorités européennes dans le cadre de l’Union bancaire, est censé éviter au contribuable d’en être de sa poche lors du renflouement d’un établissement financier.
Entré en vigueur le 1er janvier, il a suscité un vif débat en Italie, les créanciers de quatre petites banques ayant vu leur investissement pratiquement réduit à zéro lors de leur sauvetage.
La directrice de l’agence de l’UE chargée de veiller à l’application de ces nouvelles règles, a déclaré qu’elle ne voyait aucune raison de suspendre leur application pour l’instant. Rome a récemment tenté d’obtenir une dérogation, prévue en cas de menace sur la stabilité financière, au profit de Monte dei Paschi, un établissement italien très fragilisé.
«Je ne crois pas que nous soyons dans une telle situation pour le moment», a dit Elke König à Reuters. «On ne pourra répondre à cette question que lorsque j’aurai un dossier sur mon bureau et ce n’est pas le cas pour l’instant.» Evoquant l’hypothèse d’une dérogation, elle estime que «la réglementation l’autorise dans des conditions très particulières». Mais qu’"il s’agit vraiment d’un cas exceptionnel».
Tout besoin de capitaux devait être comblé dans le cadre des règles existantes, édictées par la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires (BRRD), insiste-t-elle.
Dans le même temps, Elke König avoue espérer que le plan de renflouement de cinq milliards d’euros annoncé par Monte dei Paschi soit un succès mais a ajouté que celui-ci n'était pas assuré. «Il s’agit d’un plan très difficile», admet-elle. «Je leur souhaite toute la chance possible pour y arriver sans soutien public.»
Le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, a déclaré la semaine dernière que Monte dei Paschi ne nécessitait pas de soutien financier de l’Etat mais le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, a affirmé de son côté que l’hypothèse d’un tel soutien à certaines banques italiennes ne devait pas être écartée.
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