Le Parlement européen se saisit de l’affaire Farkas

La nomination du directeur général de l’EBA à la tête de l’Afme est contestée par plusieurs parlementaires européens qui en appellent à la Commission.
Xavier Diaz

Le transfert d’Adam Farkas de l’Autorité bancaire européenne (EBA) à l’Association des marchés financiers en Europe (Afme) continue de faire des vagues. Après avoir été fustigée par Finance Watch, la décision de l’EBA de laisser partir son directeur général pour l’association professionnelle sera discutée ce jeudi au Parlement européen, à l’initiative de l’eurodéputé socialiste néerlandais Paul Tang. «C’est comme si Ziyech sifflait Ajax-Chelsea ce soir», a ironisé hier ce dernier dans un tweet en référence à la rencontre de Ligue des Champion et à la star du club d’Amsterdam.

«C’est un signal positif montrant que les parlementaires sont critiques à l’égard du transfert d’un régulateur bancaire influent vers un groupe de lobbying financier puissant», écrit Change Finance, organisation regroupant des associations, dont Finance Watch. «Le passage direct du directeur général de l’EBA au groupe de lobbying le plus puissant du secteur – l’AFME représente les intérêts de 180 banques et institutions – sonne l’alarme», lit-on dans une lettre signée par 58 organisations de la société civile (associations, syndicats…) emmenées par Change Finance et demandant à l’EBA de revenir sur sa décision.

L’article 16 du statut des fonctionnaires est piétiné

Pour ces derniers, la décision de l’EBA est non seulement une erreur mais elle enfreint les règles établies par l’article 16 du statut des fonctionnaires de l’Union européenne, selon lesquelles après avoir démissionné, les fonctionnaires de l’Union ont l’interdiction, pendant douze mois, d’entreprendre une activité de lobbying vis-à-vis du personnel de leur ancienne institution.

Les garanties données par l’EBA n’ont donc pas suffi. Outre l’interdiction pour Adam Farkas de participer au travail de surveillance et de politique de l’EBA jusqu’à son départ fin janvier, il ne pourra «ni conseiller les membres de sa nouvelle organisation, ni contribuer aux activités de sa nouvelle organisation sur des sujets directement liés au travail qu’il a effectué au cours de ses trois dernières années de service pendant 18 mois après son départ de l’EBA», avait indiqué l’institution dans un communiqué. Peu convaincant donc. «Les conditions posées par l’EBA au sujet du futur poste de M. Farkas sont peu rigoureuses, vagues et quasiment impossibles à vérifier dans la pratique», écrivent les eurodéputés dans leur question à la Commission. Adam Farkas doit remplacer l’ancien directeur général de l’Afme Simon Lewis le 1er février prochain.

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