
Le litige avec le fonds libyen ampute les résultats de la Société Générale
La Société Générale a publié un bénéfice net en baisse et inférieur aux prévisions des analystes au titre du premier trimestre, en raison d’une provision complémentaire pour litiges et d’un effet de base défavorable. La banque a dégagé un résultat net de 747 millions d’euros pour la période de janvier à mars, en baisse de 19,2% par rapport aux trois premiers mois de 2016, malgré une hausse de 4,8% du produit net bancaire, à 6,47 milliards d’euros. Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice net de 776 millions d’euros et un produit net bancaire de 6,39 milliards d’euros pour le premier trimestre, selon le consensus FactSet.
Le fléchissement du résultat net tient notamment à une dotation complémentaire de 350 millions d’euros aux provisions pour litiges, liée au différend entre la Libyan Investment Authority (LIA) et la Société Générale. La banque a annoncé avoir conclu un accord transactionnel avec le fonds souverain libyen, qui lui réclamait 2,1 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) pour de supposés faits de corruption. Dans un communiqué, la Société Générale a indiqué que cet accord, dont les termes sont confidentiels, mettait fin au litige entre les deux parties qui portait sur « cinq transactions financières souscrites entre 2007 et 2009, et qui ont fait l’objet d’une procédure devant une juridiction civile anglaise ».
La dotation de 350 millions d’euros aux provisions pour litiges a provoqué un bond de 19,7% du coût du risque (provisions pour risques d’impayés), à 627 millions d’euros. Hors cette dotation, le coût du risque a chuté de de 47,2% au premier trimestre, à 277 millions d’euros.
Le résultat net du premier trimestre 2016 avait par ailleurs bénéficié d’un remboursement partiel de l’amende Euribor pour 218 millions d’euros. Retraité de l’ensemble de ces éléments exceptionnels, le résultat de la Société Générale ressort à 1,39 milliard d’euros sur les trois premiers mois de l’année, en hausse de 50%.
Dans l’activité de banque de détail en France, le PNB a reculé de 1,3%, à 2,06 milliards d’euros, au premier trimestre et le bénéfice net a fléchi de 2,7%, à 319 millions d’euros, en raison de la faiblesse des taux qui rogne les marges nettes d’intérêt des banques au sein de la zone euro. De son côté, la banque de financement et d’investissement (BFI) a vu son résultat net bondir de 62,3%, au premier trimestre, à 383 millions d’euros, pour un PNB en hausse de 5,4%, à 2,48 milliards d’euros.
Le ratio Core tier one (CET1) s'établissait à 11,6% à la fin mars contre 11,5% au 31 décembre.
Après quelques minutes de cotation à la Bourse de Paris, le cours de l’action de la Société Générale perdait 1,95% à 50,40 euros.
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CAC 40 en repli : la Bourse de Paris sous pression face à la Fed et à la montée de l'euro
Paris - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1% mardi, cédant face aux anticipations de baisse des taux de la Banque centrale américaine (Fed) et affectée par la montée de l’euro face au dollar. L’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, a perdu 1,00%, soit 78,71 points, pour s'établir à 7.818,22 points. Lundi, il avait gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Le marché anticipe une baisse de 0,25 point de pourcentage des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. La banque centrale des États-Unis a d’ailleurs entamé mardi sa réunion sur les taux directeurs dans une configuration particulière: un conseiller de Donald Trump, devenu gouverneur in extremis, est à la même table qu’une responsable que l’exécutif cherche à limoger. Un des principaux conseillers économiques de M. Trump, Stephen Miran, a été propulsé à l’un des postes les plus prestigieux de la Fed après la démission surprise de la gouverneure Adriana Kugler. Le Sénat à majorité républicaine s’est dépêché de confirmer sa nomination, validée lundi soir en séance plénière, ce qui a permis à M. Miran de prêter serment mardi matin, juste à temps pour participer à la réunion. En parallèle, le président américain cherche à limoger la gouverneure Lisa Cook, qu’il accuse d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables. Une cour d’appel américaine a confirmé lundi qu’elle pouvait rester temporairement en fonction, mais l’administration Trump devrait porter l’affaire devant la Cour suprême. Les anticipations de baisse de taux et les pressions politiques que subit la Fed ont propulsé l’euro à un plus haut niveau depuis quatre ans. «Le niveau de l’euro (face au dollar) commence à devenir problématique pour les entreprises européennes qui exportent et cela se cumule avec les droits de douane» américains imposés à l’Europe, explique à l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France. De quoi peser fortement sur les places boursières européennes, qui payent «les effets d’un euro trop fort sur la compétitivité des entreprises exportatrices européennes», poursuit-il. Les banques perdent pied Les valeurs bancaires souffrent des anticipations de baisse des taux directeurs des banques centrales, car elles ont ainsi une moindre «capacité à former leurs marges pour les crédits notamment», explique Alexandre Baradez. «Compte tenu de la situation financière tendue de la France, certains acteurs du marché se séparent des entreprises du secteur financier», affirme quant à lui Andreas Lipkow, analyste indépendant. L’action Société Générale a perdu 3,57% à 56,76 euros, Crédit Agricole a terminé en baisse de 1,76% à 16,45 euros et BNP Paribas a glissé de 1,44% à 76,17 euros. Kering toujours ravi Le titre du groupe de luxe Kering s’est à nouveau inscrit en forte hausse sur la séance mardi, profitant d’informations de presse selon lesquelles Francesca Bellettini, actuellement directrice générale adjointe, deviendrait la directrice générale de Gucci, vaisseau amiral du groupe. Kering a terminé en nette hausse de 3,11% à 263,30 euros. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Assassinat de Charlie Kirk : l'assassin présumé, Tyler Robinson, va être inculpé
Provo - Tyler Robinson, l’homme de 22 ans accusé d’avoir assassiné l’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, doit être formellement inculpé mardi par les autorités dans l’Utah, alors que son mobile précis demeure mystérieux, près d’une semaine après ce nouvel accès de violence politique au Etats-Unis. Sans attendre de détail sur les motivations du meurtrier présumé et alors qu’aucun complice n’est connu à ce stade, l’administration Trump a accusé la gauche d’avoir influencé son geste et annoncé son intention de classer la mouvance antifasciste comme organisation «terroriste» intérieure. Loin de Washington, c’est à Provo dans l’Utah, près du lieu du drame, que le procureur local doit annoncer à 12H00 (18H00 GMT) l’inculpation formelle de Tyler Robinson lors d’une conférence de presse qui pourrait permettre d’en apprendre davantage sur l’enquête. Le jeune homme est attendu au tribunal trois heures plus tard pour une première audience judiciaire. Trente-trois heures après le tir qui a tué Charlie Kirk, Tyler Robinson a été arrêté, dénoncé par son père qui l’a reconnu sur des images diffusées par la police. S’il ne coopère pas avec les autorités depuis son arrestation, son implication présumée est confirmée par la correspondance entre des traces d’ADN prélevées près du lieu du crime et celui de Tyler Robinson, a annoncé lundi Kash Patel. Le directeur du FBI a également mentionné un mot qu’aurait laissé l’assassin présumé avant de passer à l’acte. «Le suspect a écrit, en gros, +j’ai l’opportunité d'éliminer Charlie Kirk, et je vais la saisir+". «Terrorisme intérieur» Charlie Kirk a été assassiné mercredi d’une balle dans le cou alors qu’il animait un débat sur un campus universitaire dans l’Utah, dans l’ouest du pays, un drame qui a souligné les profondes fractures politiques américaines. Cette figure de la droite américaine âgée de 31 ans utilisait ses millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et ses interventions dans les universités pour défendre Donald Trump et diffuser ses idées nationalistes, chrétiennes et traditionalistes sur la famille auprès de la jeunesse. Le président américain, qui doit beaucoup à Charlie Kirk pour sa victoire face à Kamala Harris en novembre dernier, a été prompte à dénoncer la rhétorique de la «gauche radicale» accusée d'être, au moins en partie, responsable de l’assassinat. Le vice-président JD Vance a répété ces attaques lundi en animant lui-même, sous les ors de la Maison Blanche, le podcast tenu jusqu’alors par Charlie Kirk. Il a assuré que beaucoup, à gauche, «développent un climat dans lequel de telles choses vont forcément se passer.» «C’est un vaste mouvement de terrorisme intérieur», est allé jusqu'à dire Stephen Miller, proche conseiller de Donald Trump, promettant de tout faire pour «déraciner et démanteler ces réseaux terroristes.» Le président américain assistera dimanche à une cérémonie d’hommage à Charlie Kirk organisée dans un stade de l’Arizona (sud-ouest). © Agence France-Presse -
Eric Piolle suspendu de son mandat de porte-parole des Ecologistes après ouverture d’une enquête judiciaire
Paris - Le maire de Grenoble Eric Piolle a été suspendu mardi de son mandat de porte-parole des Ecologistes à titre conservatoire, dans le cadre de l’instruction judiciaire ouverte contre lui à Grenoble pour «concussion» et «recel de délit», a-t-on appris auprès du parti et de l'élu, confirmant une information de l’Opinion. M. Piolle «a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte-parole, et n’est plus membre du bureau politique à titre conservatoire», a indiqué la direction du parti, expliquant que «les soupçons qui pèsent sur lui et qu’il n’a pas souhaité démentir peuvent avoir des conséquences sur le parti et sa réputation, notamment à l’approche des municipales». Selon la décision du conseil disciplinaire, validée par le bureau politique et notifiée à M. Piolle mardi matin, le refus du maire de Grenoble «de démentir – en interne comme en externe -" ce qui lui est reproché «est constitutif, à lui seul, d’une enfreinte à nos valeurs de base (transparence, probité, coopération, etc.) et à nos principes de fonctionnement et est par ailleurs incompatible pour la fonction de porte-parole». Une enquête a été ouverte début juin 2024 contre le maire écologiste à la suite d’un article du Canard Enchaîné l’accusant d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe, aujourd’hui députée LFI, Elisa Martin. M. Piolle, qui n’a pour l’instant pas été auditionné par la justice, ni mis en examen, accuse un ancien collaborateur de vouloir lui nuire dans cette affaire. Eric Piolle a été élu en avril dernier par les adhérents du parti porte-parole des Écologistes, contre la volonté de la secrétaire nationale Marine Tondelier, qui lui préférait un autre candidat. La direction disait s’inquiéter des répercussions de l’enquête judiciaire sur l’image du parti. Après son élection, le bureau politique avait souhaité s’entretenir avec M. Piolle sur cette affaire, mais celui-ci a décliné, précise la direction. Le bureau politique a alors saisi avant l'été le conseil disciplinaire du parti, instance indépendante, qui a auditionné le maire de Grenoble, mais celui-ci a refusé une nouvelle fois de s’exprimer sur l’affaire, disant se tenir à la disposition de la justice. «Ils me suspendent pour atteinte aux valeurs du parti, par manque de transparence», a expliqué M. Piolle à l’AFP, critiquant une décision «politique absurde», et rappelant que les militants l’avaient choisi comme porte-parole «en connaissance de cause». L'élu, qui ne se représente pas aux municipales à Grenoble, va regarder ses moyens de recours, «qui peuvent être juridiques», a-t-il précisé. © Agence France-Presse