Le Crédit Foncier réduit la voilure et arrête l’international

BPCE injectera au total 1,5 milliard d’euros dans sa filiale cette année pour lui permettre de mener à bien son plan stratégique à horizon 2016
Alexandre Garabedian

Bruno Deletré a tranché. Le nouveau patron du Crédit Foncier, arrivé début juillet, a présenté lundi à son conseil de surveillance le nouveau plan stratégique de la filiale de BPCE. Un projet 2012-2016 aux allures de désaveu pour l’ancienne direction. Il se traduira par un recentrage du Foncier sur son marché domestique et son cœur de métier.

D’ici à 2016, le spécialiste du financement immobilier devra réduire son bilan de plus de 10 milliards d’euros avec une compression de 60% de ses actifs non stratégiques, selon des sources proches. Avec une conséquence: l’arrêt complet de ses activités internationales, l’un des axes de développement jusqu’en 2009. Présent en Belgique, le Crédit Foncier contrôle aussi Banco Primus, une banque portugaise spécialisée dans la restructuration de crédits au Portugal, en Espagne et en Hongrie. Fin 2010, le groupe affichait un encours de prêts aux particuliers et aux promoteurs à l’international de 15,7 milliards d’euros, soit 13% de son encours total.

Les coûts devront également être réduits de 80 millions d’euros par an (soit 12 à 13%), ce qui implique une baisse des effectifs de 12% soit environ 350 postes.

Le groupe avait aussi développé une activité de financement des Etats et des collectivités locales étrangers. Il l’a payé au troisième trimestre en plongeant dans le rouge. Le Crédit Foncier détenait en effet à fin juin 6,3 milliards d’euros de dette souveraine, pour moitié sur les PIIGS, dont 1,07 milliard de titres grecs. Début novembre, BPCE avait annoncé une avance d’actionnaire de 500 millions pour sa filiale, qui s’ajoutait à une première avance de 470 millions décidée cet été.

Hier, BPCE a décidé d’une nouvelle rallonge, avec une conversion probable des avances en capital. Au total, le Crédit Foncier bénéficiera en 2011 d’un apport de 1,5 milliard d’euros de la part de sa maison mère. La rallonge de 530 millions décidée hier en conseil de surveillance de BPCE permettra à sa filiale de relever au-delà de 9% son ratio de solvabilité (contre 8,1% fin juin) et d’être à l’aise pour mener à bien son plan. Celui-ci intervient dans un contexte de retournement probable du marché immobilier français.

Le Foncier se recentrera donc sur ses activités historiques de prêts à l’accession, et misera aussi sur la croissance des services immobiliers. Enfin, il s’attaquera à un vieux serpent de mer: les synergies avec les réseaux Caisse d’Epargne et Banque Populaire (L’Agefi Quotidien du 30 juin).

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