
Le Crédit Agricole pose les jalons de sa future gouvernance

C’est plus qu’une passation de pouvoirs au Crédit Agricole. L’assemblée générale de Crédit Agricole SA, hier, n’a pas seulement marqué la fin du mandat de Jean-Paul Chifflet, remplacé à la direction générale par Philippe Brassac, ex-secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit Agricole (FNCA). Jean-Marie Sander, le président de CASA, en a également profité pour annoncer son départ dans le courant de l’année 2015. Son mandat d’administrateur court jusqu’en 2016.
«J’accompagnerai la mise en place de la nouvelle équipe et je mettrai fin à mes fonctions de président du conseil d’administration avant la fin de l’année. A ma manière, je contribuerai ainsi à renforcer l’unité du groupe», a déclaré l’Alsacien, âgé de 65 ans, devant les actionnaires de la banque verte.
Le changement d’hommes chez CASA devrait faciliter le projet d'évolution de la gouvernance du groupe, dont Philippe Brassac et Dominique Lefebvre, président de la FNCA, se sont faits les ardents promoteurs. Le projet, baptisé ROC, vise à redonner une vraie unité au Crédit Agricole, notamment en transférant les fonctions d’organe central aujourd’hui assumées par le véhicule coté vers une holding portant la participation majoritaire (56%) des caisses régionales et détenue à 100% par ces dernières.
Pour réussir ce chantier, il convient aussi de dépasser le face-à-face qui met aux prises, d’un côté, le président et le secrétaire général de la FNCA, et de l’autre, le président et le directeur général de Crédit Agricole SA. Une opposition qui, au-delà des hommes, est inscrite dans les structures de la banque verte et se répète dès qu’un duo de dirigeants passe de la Fédération à CASA, comme cela a été le cas de Jean-Marie Sander et Jean-Paul Chifflet en 2010. Entre les deux tandems, l’ambiance s’est rafraîchie ces derniers mois. Jean-Marie Sander avait même été évincé de son mandat de vice-président de la FNCA début décembre.
Si rien n’est dit officiellement, «qu’une même personne assume les fonctions de président de la Fédération et de CASA permettrait de préfigurer la future organisation du groupe», estime un bon connaisseur. D’où l’allusion de Jean-Marie Sander à sa contribution à l’unité du groupe. Le nouveau vice-président de la FNCA, Jack Bouin – titre qui s’est substitué à celui de secrétaire général – resterait, dans ce schéma, vice-président de CASA.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »