Le courtier Phibro met un terme à ses activités aux Etats-Unis

La société de trading de matières premières, détenue depuis 2009 par Occidental Petroleum, n’a pas réussi à trouver un repreneur.
Antoine Duroyon

Une institution s’apprête à fermer ses portes dans le trading de matières premières. Le courtier Phibro, fondé au début du siècle dernier et racheté en 2009 par Occidental Petroleum, va cesser ses activités aux Etats-Unis après avoir échoué à trouver un repreneur, a rapporté le Wall Street Journal. Le processus de cession des activités à Londres et Singapour se poursuit.

Cette décision réflète le timide intérêt d’acquéreurs potentiels pour ce type d’actifs, sur fond de durcissement réglementaire et de retrait des grandes banques d’investissement, ainsi que le contexte de marché difficile pour le trading de matières premières.

Phibro (dénommée Philipp Brothers jusqu'à sa scission d’Engelhard en 1981) a compté dans ses rangs le trader vedette Marc Rich, qui fonda par la suite Glencore. Jusqu'à son rachat par Occidental, la société a été rentable lors de chaque exercice fiscal depuis 1997. Depuis 2009, elle a peu compté dans la performance financière d’Occidental, représentant surtout un risque de volatilité. Hess, un concurrent dans la sphère pétrolière, est parvenu pour sa part à trouver un acheteur pour sa participation dans sa division de trading Hetco. Oaktree a ainsi conclu en octobre dernier la reprise de la moitié du capital, le solde restant entre les mains de ses fondateurs Stephen Hendel et Stephen Semlitz.

Le responsable actuel de Phibro, Andrew Hall, célèbre pour avoir empoché 100 millions de dollars en 2008, ce qui a d’ailleurs contribué à la cession de l’activité par son ancien propriétaire Citigroup, prévoit de se focaliser à l’avenir sur son fonds alternatif Astenbeck Capital Management, doté de 3 milliards de dollars. Grâce à la liquidation opportune de positions longues, ce dernier est parvenu à afficher un gain de 1% en novembre malgré un recul de 18% des cours du pétrole outre-Atlantique sur la période.

«Alors que l’industrie pétrolière et, surtout ses investisseurs et ses prêteurs appuient sur le frein et que les prix bas stimulent la croissance de la demande, la surabondance actuelle disparaîtra avec le temps - si elle ne se transforme pas en pénurie à l’avenir», a récemment écrit Andrew Hall dans lettre aux investisseurs.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...