
Laurent Mignon imprime sa marque sur BPCE
Décidément, Laurent Mignon est un pragmatique. Désigné à l’unanimité début juin par le conseil de surveillance de BPCE pour succéder à François Pérol, il a profité de sa période de grâce pour prendre des mesures percutantes.
Dernière en date : BPCE dévoilait hier la composition du nouveau directoire, «sur proposition de Laurent Mignon», sis pour quatre ans. Ses dix membres incluent deux femmes aux profils particuliers. Christine Fabresse, membre du directoire, directrice générale en charge de la banque de proximité et assurance, a mené une partie de sa carrière dans une Caisse d’Epargne en province. Depuis 2011, elle est directrice du développement Caisse d’Epargne, membre du comité exécutif, au sein du Groupe BPCE. Quant à Catherine Halberstadt, qui arrive comme membre du directoire, directrice générale en charge des ressources humaines, elle connaît elle aussi les réseaux de province, ayant occupé diverses fonctions au sein de la Banque Populaire du Massif Central.
Une autre femme prend un poste-clé : Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, sera directrice générale adjointe à l’Inspection Générale. Elle aussi a piloté des réseaux bancaires en régions, nommée en 2008 directeur général de la Banque Populaire Atlantique, puis en 2012 président du directoire de la Caisse d‘Epargne Rhône Alpes.
Quatre mois après son arrivée, le patron Laurent Mignon imprime sa marque. Dès fin juin, il a pris à bras-le-corps le dossier épineux du Crédit Foncier, dont BPCE a alors acté la fermeture, en intégrant ses activités aux banques régionales du groupe (Banques Populaires et Caisses d’Epargne), à l’organe central et à ses autres filiales. En expliquant alors que «le modèle d’établissement spécialisé sur le seul segment du financement immobilier n’est plus compétitif». Le produit net bancaire du groupe, supérieur à 900 millions d’euros sur la période 2006-2011, avait atteint l’an dernier 555 millions. Autre chantier, le 12 septembre, Laurent Mignon parvenait à boucler le rachat d’une partie des activités de crédits à la consommation de sa filiale Natixis pour quelque 2,7 milliards d’euros. A la clé : Natixis devrait pouvoir verser aux actionnaires un dividende exceptionnel pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros.
Maintenant, Laurent Mignon devrait bientôt s’atteler au sujet Fidor, cette banque en ligne achetée en 2016 par BPCE pour 142 millions d’euros, aux résultats très mitigés - elle aurait coûté 230 millions d’euros au groupe. BPCE aurait confié le dossier au cabinet de conseil Oliver Wyman, pour qu’il planche sur sa stratégie de développement en Europe.
Plus d'articles Banque
-
Le rachat de Credit Suisse soulage temporairement les intermédiaires français
La situation de la banque helvétique a notamment inquiété les distributeurs de produits structurés. L'occasion pour eux de se recentrer sur des acteurs tricolores lors des prochaines constructions de produits. -
Des dizaines de milliers d’emplois sont menacés par le rachat de Credit Suisse
Le sauvetage de Credit Suisse par UBS devrait se traduire par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, rapporte le Financial Times. L’activité domestique de Credit Suisse et sa banque d’investissement, employant collectivement plus de 30.000 personnes, devraient payer le plus lourd tribut, selon des sources proches des projets d’UBS. Même s’il est trop tôt pour quantifier les suppressions de postes, elles pourraient représenter jusqu’à un tiers des 120.000 emplois des deux groupes. -
UBS prend une place hors norme en absorbant Credit Suisse
Le rachat de son rival conforte UBS au premier rang mondial de la gestion de fortune. Une revanche pour ce rescapé de la crise de 2008.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.