
L’AMF exhorte les banques et les assureurs à se préparer à IFRS 9

L’Autorité des marchés financiers (AMF) détaille aux banques et aux assureurs ses recommandations pour les comptes 2017. A l’occasion de la conférence «Arrêté des comptes» organisée par KPMG et L’Agefi, le régulateur a précisé jeudi ses attentes vis-à-vis des deux secteurs, après avoir publié ses recommandations générales en octobre.
Au cœur du sujet, l’entrée en vigueur au 1er janvier 2018 des nouvelles normes IFRS 9, avec de nouveaux principes de comptabilisation des instruments financiers. Pour sa mise en place au sein des établissements bancaires, l’AMF estime qu’il est important de fournir une information plus étoffée et spécifique que les précédentes et précise qu’une information chiffrée sur les impacts estimés est attendue. «Une telle information pourra prendre la forme d’un ordre de grandeur. Si cette information est partielle, il conviendra de préciser les éléments encore en cours d’analyse», explique-t-on.
En outre, l’AMF encourage les établissements bancaires «significativement concernés» à être le plus pédagogique possible dans la présentation des effets de la norme. Alors que les premiers états financiers appliquant IFRS 9 seront publiés dans les trimestriels ou semestriels 2018, il faudra, entre autres, «veiller à ce que la présentation (...) des informations dans les états financiers intermédiaires permettent aux lecteurs de comprendre les changements méthodologiques et de principes comptables».
Concernant l’assurance, où il est possible de différer l’application d’IFRS 9 jusqu’au 1er janvier 2021, le régulateur demande d’en informer le marché dans les comptes 2017 et de montrer que les critères permettant de différer l’application sont respectés.
L’AMF évoque par ailleurs la norme IFRS 16 sur le traitement des contrats de location, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Les sociétés ayant prévu de l’appliquer par anticipation sont incitées à l’indiquer explicitement dans leurs comptes 2017 et à en présenter les effets attendus.
Plus généralement, l’AMF recommande de travailler sur la notion de matérialité des informations données dans les états financiers. «Ce n’est pas parce qu’une information est demandée qu’il faut la donner si elle n’est pas significative. Et inversement : une information non demandée peut être significative», souligne Marie Seiller, directrice des affaires comptables de l’AMF, qui estime important de suivre l’évolution du Brexit. «Il faut commencer à réfléchir sur les impacts potentiels à terme», assure-t-elle.
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Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse