
Laetitia Léonard (Generali) : «Etre au cœur de l’action a toujours guidé mes choix»

L’Agefi : Comment en êtes-vous venue à la finance et particulièrement au secteur de l’assurance ?
Laetitia Léonard : J’avais envie de comprendre le monde dans sa globalité. Il était donc important d’ouvrir le champ des possibles au maximum. C’est pour cela que j’ai d’abord intégré HEC Paris avant de rejoindre l’université de Saint-Gall en Suisse puis la Stern School of Business de l’université de New York. J’ai aussi choisi des stages qui m’ont permis de travailler en Europe, en Asie, à Londres. En sortie d’école, l’option banque d’affaires m’a paru le meilleur moyen de me confronter au business et d’accroître encore ma compréhension des rouages de l’économie. J’ai donc intégré JPMorgan sur le secteur très porteur des télécoms, médias, nouvelles technologies.
Autant la finance m’attirait naturellement, autant l’assurance est un métier que j’ai appris à découvrir. J’y suis arrivée par le M&A, car après en avoir pratiqué au sein d’une banque d’affaires, j’ai voulu le faire pour compte propre. C’est pour cela que j’ai rejoint Axa qui à l’époque était offensif dans ce domaine. J’ai par la suite occupé divers rôles allant du capital management à la finance de marché, en passant par la gestion des risques.
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Poussée par l’envie de me rapprocher du terrain et d’avoir des responsabilités plus opérationnelles j’ai fait un pas de côté en sortant de la holding pour intégrer Axa France en tant que directrice marketing et services pour les entreprises. Une expérience totalement orthogonale mais qui m’a donné une profondeur de champ nouvelle avec une vision client. Je me suis ensuite intéressée à la data en tant que chief data officer afin d’acquérir une compréhension des enjeux de transformation et d’innovation du secteur avec une approche 360 des sujets.
Qu’est-ce qui vous a menée chez Generali ?
J’avais envie d’aller vers un poste à impact au sein d’un comex. C’était le bon moment pour rejoindre Generali qui était à l’époque le challenger du marché avec une ambition intéressante de conquête et de développement sur un marché assez mûr qu’est le marché français. Il se trouve que Generali offre un terrain fertile pour développer son sens de l’excellence, dépasser ses limites tant individuelles qu’au sein d’un collectif. J’ai, de fait, eu la chance de contribuer au bon déroulement de deux plans stratégiques transformants pour Generali France en tant que directrice financière.
Il faut éclairer les choix mais aussi négocier, trouver des moyens, des investissements, porter les ambitions de la France au niveau du groupe
Vous assumez depuis peu de nouvelles fonctions. Etait-ce la suite logique ?
En juillet 2024 mon rôle au sein de Generali France s’est en effet élargi pour intégrer, en plus du pilotage financier et extra financier de la filiale française du groupe, une dimension plus stratégique avec les volets de technique assurance, de gestion des investissements et de gestion des risques. Ma mission en tant que directrice générale déléguée est d’assurer l’orchestration du plan stratégique pour une création de valeur durable. C’est-à-dire définir avec les métiers, les ambitions de Generali France tout en assurant la coordination et l’alignement avec la stratégie du groupe pour un apport réciproque. Autrement dit, d’être la courroie de transmission entre la performance de l’entité et le groupe.
Qu’est-ce qui a changé par rapport à vos fonctions précédentes ?
La vision. La prise de hauteur. Mais sans jamais se déconnecter du concret, de l’opérationnel. Il ne s’agit pas seulement d’être à l’idéation d’un plan stratégique mais aussi d’en assurer le suivi et la transformation, d’embarquer un collectif. Très concrètement cela implique pas mal de change management. Il faut éclairer les choix mais aussi négocier, trouver des moyens, des investissements, porter les ambitions de la France au niveau du groupe.
Comment avez-vous organisé le management au sein des équipes ?
Au total l’équipe compte environ 700 personnes. Un premier cercle décisionnel est composé d’une dizaine de personnes puis un second, le comité de direction, comprend une vingtaine de directrices et directeurs. Nous avons également un club managers d’environ 80 personnes afin d’assurer un continuum avec toutes nos équipes. L’objectif est vraiment d’avoir un fonctionnement simple, basé sur la reconnaissance des apports et une hiérarchie minimale pour mettre en avant toute la force vive de nos managers et experts.
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Comment avez-vous vu le métier évoluer ?
Les métiers de l’assurance sont vus comme assez poussiéreux et pourtant ils sont au cœur des préoccupations des Français. Avec l’assurance on touche à des sujets d’intérêt général qui dépassent le simple cadre de l’entreprise ou de l’individu. C’est un métier qui résonne beaucoup avec les sujets de société et offre un moyen d’action réel. Et l’assurance est un levier puissant pour transformer l’économie et accélérer la transition climatique.
Chez Generali France, à compétences égales et rôle égal, le gap salarial est désormais comblé
Quelle est la place des femmes dans ces évolutions ?
Une nouvelle génération de dirigeants émerge et accède au pouvoir avec ce besoin de connecter les objectifs dans une approche 360. Dans ce nouveau contexte, les femmes sont source de diversité par leur compréhension des sujets et leur méthode de management. D’ailleurs les lignes hiérarchiques bougent. J’ai souvent été seule à la table du codir mais chaque génération pousse le curseur un peu plus loin. Aujourd’hui, chez Generali France nous avons 58% de femmes cadres et 41% de nos cadres de direction sont des femmes. De même, à compétences égales et rôle égal, le gap salarial est désormais comblé. Chaque femme qui prend la parole, dirige, partage son expérience, redessine les contours du leadership. Je suis convaincue en tant que femme dirigeante que cela ouvre la voie et permet de faire tomber progressivement les murs invisibles.
Reste-t-il des plafonds de verre aujourd’hui ?
Oui, certains métiers sont encore trop limités aux hommes notamment ceux issus de la filière STEM (science, technologie, ingénierie et maths) mais également dans les filières informatique et commerciale. Heureusement, les initiatives et réseaux sont nombreux pour tenter de venir à bout de ces parois de verre. Des initiatives comme la chaire femmes et science de Paris-Dauphine pour avoir une vision académique du sujet sont particulièrement intéressantes. Le mentorat permet aussi de faire éclore des profils passés sous les radars ou de réorienter des carrières. C’est dans ce but, entre autres, que les programmes de parrainage comme The lioness ont été créés chez Generali pour nos talents femmes à l'échelle du groupe.
Quel conseil donnez-vous à la nouvelle génération qui arrive sur le marché ?
Les portes s’ouvrent. Soyez curieux, osez, prenez du plaisir. Il est important de comprendre ce qui nous anime et un secteur qui résonne en nous puis d’aller là où il y a de l’action. Mais il ne faut pas réfléchir seul à ces questions. Il est essentiel de s’aider de réseaux professionnels et de chercher des points d’appui au sein des entreprises. Ne restez pas dans votre coin, parlez-en, ouvrez-vous !
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Jair Bolsonaro diagnostiqué d’un cancer de la peau après sa condamnation
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Reconnaissance de la Palestine : selon la diplomatie palestinienne, un message à Israël sur "les illusions" de l'occupation
Ramallah - La reconnaissance prochaine de la Palestine par plusieurs Etats dont la France, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, adresse un message clair à Israël sur les «illusions» de l’occupation, a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères palestinienne, Varsen Aghabekian Chahine. Dans un entretien accordé à l’AFP à quelques jours du sommet sur la question palestinienne que Paris et Ryad doivent coprésider le 22 septembre à l’ONU, et où plusieurs pays ont promis de reconnaître l’Etat de Palestine, Mme Aghabekian, qui s'était dite «choquée» par l’inaction de l’Union européenne face à la guerre à Gaza, voit dans ce nouvel élan diplomatique la réalisation d’une promesse de la communauté internationale qu’elle attendait depuis longtemps. Q: A quoi vous attendez-vous la semaine prochaine? R: Cette reconnaissance ne changera pas immédiatement la situation sur le terrain. Certains diront peut-être: +mais qu’est-ce que cette reconnaissance, qu’est-ce que cela signifie si je ne vois pas la fin de l’agression contre la bande de Gaza?+, mais ça contribue à mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza. La reconnaissance n’est pas symbolique. C’est quelque chose de très important, car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours. Elle envoie également un message clair aux Palestiniens : +nous soutenons votre droit à l’autodétermination+, elle renforce le concept et la solution à deux Etats. Cela nous donne un élan pour l’avenir car on pourra s’appuyer sur ça et chaque pays qui reconnaîtra la Palestine prendra des engagements fondés sur cette reconnaissance. Chaque étape compte. Nous ne pouvons pas nier le fait que la reconnaissance nous rapproche de la concrétisation effective de l’Etat, mais oui, nous devons également travailler à un cessez-le-feu permanent [à Gaza] et à d’autres aspects nécessaires pour que les gens voient un avenir en Palestine. Q: Israël critique ces annonces de reconnaissance, que lui répondez-vous? R: Le monde d’aujourd’hui comprend et voit ce dont Israël est capable en tant qu’Etat occupant, expansionniste et annexionniste, et comprend ce qu’Israël dit, car il n’hésite pas à le dire. Israël dit au monde: +je veux aller de l’avant, je veux construire ce grand Israël+, ce qui implique une atteinte à la sécurité, à l’indépendance et à la souveraineté des Etats voisins. Et la non-reconnaissance renforcera les extrémistes de tous bords [israéliens et palestiniens, NDLR], car ceux-ci ne veulent pas voir deux Etats coexister. Q: Et si Israël refuse? R: Israël ne veut pas négocier. Allons-nous donc rester à la merci de cet Etat occupant jusqu'à ce qu’il commence à penser que nous voulons peut-être négocier ? Si les gens pensent qu’Israël va se présenter à la table des négociations, cela n’arrivera jamais. Depuis que nous nous sommes engagés dans ce processus de paix [avec les accords d’Oslo en 1993, NDLR], nous avons vu davantage de nos terres annexées par Israël, davantage d’activités de colonisation, davantage de violence de la part des colons et davantage d'étouffement de notre vie. Nous ne laisserons pas cela continuer. Nous demandons simplement que nos droits, tels qu’ils sont consacrés par le droit international, soient respectés. Et nous savons qu’ils [le gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu, NDLR] vont essayer d’annexer davantage, et nous le voyons sur le terrain. Nous voyons les barrières érigées à l’entrée des villages et des villes. La violence va s’intensifier. [Mais] Israël ne peut pas continuer à agir comme un Etat au-dessus des lois, car s’il veut vivre dans la paix et la sécurité dans la région, il doit agir comme un Etat normal. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et dire: +c’est Israël, nous ne pouvons rien y faire+. Q: L’opposition des Etats-Unis est-elle un problème? R: Au bout du compte, le monde entier sera d’un côté, et probablement Israël et quelques pays de l’autre. [Ces reconnaissances] changent la donne, et nous devons donc les envisager positivement et continuer d’avancer. Nous espérons que [les Etats-Unis du président américain Donald Trump] finiront par accepter ce qui est nécessaire dans cette région, c’est-à-dire deux Etats. Q: Certains pays lient leur reconnaissance à un cessez-le-feu à Gaza ou au désarmement du Hamas. Cela peut-il freiner votre élan ? R: En ce qui concerne le désarmement du Hamas, je pense qu’il y a un consensus à ce sujet. Et par ailleurs, même le Hamas dit qu’il ne veut pas faire partie du gouvernement de Gaza après la guerre. Donc si un accord de paix est conclu et qu’il y a un cessez-le-feu permanent, cela ne devrait pas poser de problème. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Royaume-Uni : 5 000 londoniens ont manifesté contre la visite de Donald Trump
Londres - «Trump n’est pas le bienvenu», «Pas de tapis rouge pour la haine": quelque 5.000 personnes selon la police ont manifesté mercredi dans le centre de Londres, sous un ciel gris, contre la venue du président américain qui a entamé une visite d’Etat au Royaume-Uni. A une quarantaine de kilomètres du château de Windsor, où Donald Trump est reçu avec les honneurs par la famille royale, les manifestants ont marché de Regent’s Park jusqu’au Parlement britannique. «Il sème la destruction et le désordre à travers le monde entier», a indiqué à l’AFP Dave Lockett, ancien enseignant de 67 ans, qui s’inquiète que les «idées véhiculées par Trump gagnent la société» britannique. Une centaine d’organisations politiques et ONG comme Amnesty International, les Amis de la Terre, Palestine Solidarity Campaign ou Stand Up to Racism ont participé à la marche, sous haute surveillance policière avec 1.600 agents et un hélicoptère. La Metropolitan Police a estimé à 5.000 le nombre de manifestants, brandissant des pancartes «Les migrants sont les bienvenus, Trump n’est pas le bienvenu», «Non aux fascistes» ou «Pas de tapis rouge pour la haine». «J’ai observé le premier mandat de Donald Trump, avec tous les dégâts qu’il a causés, et je suis terrifié par le deuxième», déclare à l’AFP Dale Phelan, 28 ans, dont la pancarte dénonce l’existence de «camps de concentration» pour les migrants outre-Atlantique. «Tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive ensuite généralement ici», ajoute-t-il, citant la promesse de Nigel Farage, à la tête du parti d’extrême droite britannique Reform UK, d’expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s’il devenait Premier ministre. Le président américain évite la capitale britannique et le public pour sa deuxième visite d’Etat, de mercredi à jeudi, largement à l’abri des regards. «Valeurs progressistes» «Il sait que nous protestons contre lui», et préfère «faire un petit tour triste en calèche tout seul à Windsor, avec un défilé que personne ne verra», ironisait un porte-parole de Stop Trump Coalition. Selon un sondage YouGov/Sky publié mercredi, près de la moitié des Britanniques (45%) pensent que c'était une erreur d’inviter Donald Trump pour une deuxième visite d’Etat, et quasiment 70% d’entre eux ont une opinion défavorable du président américain. Dans le cortège, qui avance au rythme des tambours, flottent de dizaines de drapeaux palestiniens, une pancarte accusant Trump, allié d’Israël, de «bombarder des enfants à Gaza pendant qu’il festoie au Royaume-Uni». «Personne ne devrait l’accueillir», dénonce Yashi Sriram, doctorante de 32 ans, qui «n’en revient pas qu’on lui déroule le tapis rouge». La manifestation de mercredi n’a pas rassemblé autant de participants que celles qui avaient été organisées lors de la première visite d’Etat du président américain, en 2019. A cette époque, un ballon géant baptisé «Baby Trump», le caricaturant en bébé furieux en couche-culotte, avait flotté au-dessus de la capitale, avec la bénédiction du maire travailliste Sadiq Khan. Les relations sont tendues entre l'édile et Donald Trump, qui l’a en juillet qualifié de «mauvais type». Sadiq Khan a quant à lui appelé le gouvernement travailliste de Keir Starmer, soucieux de maintenir de bonnes relations avec le président américain, à savoir se montrer «critique» et à «dire la vérité» à Donald Trump. «Nous sommes déterminés à faire de notre ville une forteresse contre la haine et un phare d’espoir (...), nous défendons fièrement nos valeurs progressistes» a-t-il écrit dans une tribune dans le Guardian, quelques jours après une manifestation d’extrême droite qui a rassemblé jusqu'à 150.000 personnes à Londres. Avant son arrivée, des dizaines de manifestants anti-Trump s'étaient rassemblés à Windsor mardi pour protester contre sa venue. Des militants de l’organisation Led by Donkeys («Dirigés par des ânes») ont aussi projeté des images du président et du criminel sexuel Jeffrey Epstein sur une tour du château de Windsor. Quatre personnes ont été immédiatement arrêtées. Clara LALANNE © Agence France-Presse