
La suspension de l’action Natixis laisse augurer une sortie de la cote

Les rumeurs refont surface. Ce matin, Natixis a annoncé avoir demandé à Euronext de suspendre sa cotation, « dans l’attente de la communication d’un nouveau communiqué ». Alors que le titre a clôturé lundi en progression de 6,9%, sans véritable raison, un retrait de la cote pourrait se profiler. BPCE pourrait racheter les parts minoritaires de sa filiale cotée et y travaillerait avec ses conseils. Selon les chiffres disponibles sur le site de la société, BPCE détient 70,57% du capital de Natixis, le public 26,09%, les salariés 3,15%, le solde de 0,18% étant constitué par de l’autocontrôle.
Ni BPCE ni Natixis ne font de commentaires.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle opération est évoquée. Au mois de juillet 2020, selon des sources internes, Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE aurait déjà proposé un projet de retrait de la cote, mais se serait heurté à l’opposition des présidents et directeurs généraux des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne. A la suite de fuites dans la presse, le groupe BPCE avait dû annoncer dans un communiqué « ne pas avoir l’intention de déposer un projet d’offre publique sur les actions Natixis ». Une déclaration qui l’empêchait, réglementairement, d’envisager un retrait de la cote pendant six mois. Même si, dans ce même communiqué, BPCE déclarait mener « en permanence des réflexions stratégiques sur les possibles évolutions de l’organisation du groupe ».
Plusieurs scénarios avaient alors été envisagés pour palier la décote dont souffrait la banque par rapport à ses pairs. Certains analystes, comme ceux de Barclays ou d’UBS, ont émis la possibilité d’une réintégration des activités de banque de financement et d’investissement au sein de BPCE. « Le transfert de la totalité de CIB à BPCE SA pourrait doubler les rendements du groupe », précisait même encore UBS au mois de janvier 2021.
Au mois de septembre dernier, Nicolas Namias, le nouveau directeur de Natixis, a lancé un plan d’économies de de 350 millions d’euros à horizon 2024, conjointement à une réduction de son risque et la cession de ses parts dans sa boutique H2O. Au mois de janvier, la banque a par ailleurs présenté à ses salariés un plan de départ volontaire concernant 245 postes, dont 36 postes dans les dérivés actions et 209 relocalisés à Porto dans les fonctions supports.
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