La sécheresse 2022 s’annonce historique pour le régime des catastrophes naturelles

Les assureurs estiment entre 1,6 et 2,4 milliards d’euros le coût des dégâts aux bâtiments provoqués par cette sécheresse.
Bertrand De Meyer
réchauffement climatique global warming écologie environnement sécheresse cat nat
La sécheresse 2022 se placerait au deuxième rang, voire au premier, des plus coûteuses depuis la création du régime des catastrophes naturelles.  -  Crédit European Union

Le coût de la sécheresse se dessine pour les assureurs. Selon une première estimation de Mission Risques Naturels (MRN), une association créée en 2000 par la profession, le phénomène qui a touché la France en 2022 pourrait coûter entre 1,6 et 2,4 milliards d’euros au titre des dégâts causés aux bâtiments. «Il s’agit d’une première estimation à fin août qui placerait la sécheresse 2022 au deuxième rang, voire au premier rang, des sécheresses les plus coûteuses depuis la création du régime des catastrophes naturelles en 1982», explique Sarah Gérin, directrice chez MRN. En 2003, la sécheresse a coûté 2,12 milliards d’euros, l’actuel «record», devant 2018 et ses 1,48 milliard d’euros.

Les sinistres s’expliquent par le phénomène de retrait gonflement des sols-argileux (RGA), des successions de mouvements, du fait de variations de la teneur des sols en eau, provoquant des dégâts significatifs sur les habitations (fissures) pris en compte dans le régime des catastrophes naturelles. Après une sixième sécheresse en dix ans, le phénomène représente une part croissante de la sinistralité climatique : 24% de 2016 à 2021, contre 15% entre 1989 et 2015. Et son coût devrait tripler d’ici 2050 à 43 milliards d’euros, 54% des maisons individuelles étant exposées à un risque fort ou moyen en France métropolitaine.

De quoi remettre la pérennité du régime en question. «Le régime n’est pas, aujourd’hui, menacé financièrement. Mais Il faut mettre à profit le temps que nous avons», reconnaît Florence Lustman. Pour la présidente de France Assureurs, «sortir le risque sécheresse du régime serait une fausse bonne idée». La dirigeante craint, notamment, l’inassurabilité de beaucoup de logements et une hausse exponentielle des différends entre assurés et assureurs. La profession mise plutôt sur la sortie des sinistres jugés esthétiques et une potentielle mobilisation du fonds Barnier pour développer la connaissance du risque, la prévention et la sensibilisation. Des ordonnances et rapports doivent, par ailleurs, être publiés dans les prochains mois sur le sujet après une première réforme votée en décembre 2021. «Nous sommes en attente des conclusions de différents travaux menés par les services de Bercy et les autres ministères», reconnaît Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs.

Outre la sécheresse, la profession a déjà chiffré à 5,2 milliards d’euros les intempéries qui ont traversé la France de janvier à août. Avant même les estimations pour les sinistres sur la récolte, 2022 s’affirme comme une année record.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...