La maîtrise des coûts est devenue un enjeu majeur pour nombre d’assureurs

Les mutuelles sans intermédiaire et les sociétés distribuant par agents généraux doivent notamment améliorer leur compétitivité en automobile.
Antoine Duroyon

Dans un environnement «où les hausses de tarifs ne passent plus en dommages et où la baisse de rendement des fonds en euros ne permet plus de faire passer des frais à l’entrée (...)», l’amélioration des structures de coûts est un sujet dont les assureurs doivent se saisir. C’est le constat que dresse le cabinet Facts & Figures dans son dernier baromètre «Croissance et Rentabilité de l’assurance en France».

Ce rapport, qui s’appuie sur des données arrêtées à fin 2012, analyse de manière approfondie et sur une longue période les dynamiques de croissance de l’activité et de l'évolution des chargements (somme engagées au titre de la distribution et de la gestion des contrats). Il ressort de cet exercice que sur les dommages de particuliers, les mutuelles sans intermédiaire (MSI) ont vu leur compétitivité se dégrader. Ainsi, dans l’automobile, les MSI n’ont enregistré qu’une croissance d’activité moyenne de 1,3% par an de 2002 à 2012, alors que leurs chargements se sont alourdis de 3,5% par an en moyenne sur la même période.

Ces acteurs «n’ont pas réduit leurs effectifs ces dernières années, ce qui a entraîné une dynamique de hausse des salaires», relève Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet. Résultat : les MSI ont besoin de reconquérir 3 points de ratio de chargement. L'étude identifie également un gain nécessaire de 3 à 5 points pour les sociétés traditionnelles et pour celles distribuant par agents généraux. Pour ces dernières, cet effort doit se faire au prix d’une meilleure intégration du multicanal et de synergies plus fortes entre les compagnies et leurs agents. Chez les bancassureurs en revanche, la dynamique de croissance est largement corrélée avec le chiffre d’affaires et ressort comme étant vertueuse.

La maîtrise des coûts concerne également l’activité dommages des clients professionnels et TPE/PME, qui connaît des problèmes de marge. Si la moindre sensibilité de cette clientèle au prix n’a pas encore provoqué de bataille, la situation devrait changer en raison de la crise économique. Enfin, dans l’activité épargne, les MSI tirent profit de leur modèle low-cost mais les bancassureurs et les sociétés traditionnelles doivent gérer une complexité des gammes qui pèse sur la compétitivité. Des rationalisations seront nécessaires.

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