La Fed passe en revue ses procédures de surveillance du système bancaire

Accusée de complaisance envers certains grands établissements comme Goldman Sachs, la banque centrale a lancé deux audits.
Julien Beauvieux

Les critiques croissantes auxquelles fait face la Réserve Fédérale concernant son rôle de régulateur bancaire ont conduit la banque centrale à réagir. Le Conseil des gouverneurs, composé de sept membres dont Janet Yellen, va mener son propre audit «pour s’assurer que les examens (…) sont constants, sûrs et appuyés sur toutes les informations pertinentes».

Le Conseil a en outre demandé à son inspecteur général, Mark Bialek, de vérifier si les procédures mises en œuvre au sein des antennes régionales de la Fed permettaient d’obtenir «toutes les informations nécessaires» et de remonter auprès des instances décisionnaires les éventuelles «divergences de vue au sein des équipes de supervision» des banques dont le bilan excède 50 milliards de dollars.

Ces annonces sont intervenues à la veille de l’audition vendredi dernier de William Dudley, le président de la Fed de New York, devant le sous-comité en charge des institutions financières et de la protection des consommateurs du Sénat. Son président, le sénateur Sherrod Brown, avait annoncé cette audition à la suite de la diffusion, le 26 septembre dernier à la radio, d’enregistrements secrets réalisés par une ancienne employée de la Fed de New York et attestant d’une attitude complaisante vis-à-vis de Goldman Sachs. Dans un discours préparé à l’avance, William Dudley, un ancien de Goldman Sachs, a souligné «comprendre les risques liés à une trop grande proximité avec les firmes supervisées» et «travailler dur pour éviter ces risques».

Autre révélation gênante pour le régulateur américain, Goldman Sachs a confirmé la semaine une information du New York Times selon laquelle un de ses banquiers avait été licencié fin septembre après avoir communiqué en interne des documents confidentiels émanant d’un de ses anciens collègues à la Fed de New York. Fin octobre, un rapport de l’inspecteur général de la Fed avait par ailleurs mis en exergue des insuffisances notables dans le contrôle des activités de trading de JPMorgan, qui avait essuyé une perte de 6,2 milliards de dollars dans l’affaire de la «Baleine de Londres».

Ces révélations interviennent alors que les Républicains, de longue date opposés aux vastes prérogatives de la Fed en matière de régulation, prendront le contrôle du Sénat l’an prochain. Des projets de lois pourraient ainsi voir le jour pour encadrer davantage ses pouvoirs de régulation, qui ont notamment été étendus aux institutions financières non bancaires par la loi Dodd-Frank de 2010.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...