La direction de Citigroup pourrait payer cher un nouvel échec aux stress tests

Le directeur général de la banque, Michael Corbat, est en première ligne si les projets de rémunération des actionnaires sont retoqués par la Fed.
Julien Beauvieux

Michael Corbat, le directeur général de Citigroup, connaîtra-t-il le même sort que son prédécesseur, Vikram Pandit? Alors que la Fed dévoilera le 11 mars prochain la deuxième batterie de résultats de ses stress tests annuels, qui avaient coûté son poste à Vikram Pandit en 2012 quelques mois après l’échec de la banque américaine, la plupart des observateurs s’accordent à dire que la direction de Citigroup est plus que jamais sous pression.

«Si la banque devait échouer, le directeur général Michael Corbat, le directeur financier John Gerspach et Brian Leach, le responsable des risques, se retrouveraient sous forte pression des investisseurs pour démissionner», a ainsi écrit dimanche le Financial Times, citant deux hauts dirigeants non identifiés.

Réalisés depuis 2009, l’exercice conduit par la Fed vise à mesurer la résistance des établissements à une violente récession de neuf trimestres. Cette année, les établissements dont le bilan dépasse 50 milliards de dollars devront notamment encaisser une récession de 4,5% aux Etats-Unis, couplée à un écartement de 170 à 500 points de base des spreads de crédit «investment grade».

La seconde partie des tests, publiée mi-mars, vise pour sa part à mesurer la capacité des banques à anticiper le niveau de leurs fonds propres et peut conduire à un rejet des projets de distribution de dividendes ou de rachats d’actions. Bien qu’elle ait résisté avec succès au «scénario adverse», contrairement à l’opus 2012, Citigroup avait raté cette partie de l’exercice l’an dernier, tout comme les filiales américaines de HSBC,RBS et Santander ainsi que de Zions Bancorp. La Fed, qui avait relevé des lacunes «qualitatives» au niveau de l’anticipation de ses fonds propres, avait alors rejeté les projets de redistribution aux actionnaires de Citigroup, dont le titre avait chuté de 6%.

Dramatique pour la crédibilité de la direction de la banque, un tel scénario n’a cependant pas la faveur des analystes de JPMorgan. «Nous nous attendons à ce que Citi passe les tests et soit autorisée à augmenter le retour sur capital. Nous anticipons un important programme de rachat d’actions supérieur à 8 milliards de dollars étant donné la solidité [de la banque], ainsi qu’un dividende annuel de 40 centimes, contre 4 centimes actuellement», écrivent-ils.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...