La Chine s’allège au capital des deux grandes banques étatiques ICBC et CCB

Ces cessions de titres sont les premières réalisées par le bras domestique du fonds souverain chinois CIC, qui contrôle 19 groupes financiers.
Julien Beauvieux

Selon certains analystes, ces deux opérations marqueraient un tournant dans la politique chinoise de contrôle du secteur bancaire. Central Huijin, le bras domestique du fonds souverain CIC, a annoncé avoir soldé une partie de ses participations dans Industrial & Commercial Bank of China (ICBC) et China Construction Bank (CCB). Selon les données de la Bourse hongkongaise, les cessions ont été réalisées mardi et concernent 300 et 280 millions des actions d’ICBC et de CCB.

Modeste, puisqu’il ne concerne qu’environ 0,1% du capital des deux banques, le mouvement n’en demeure pas moins notable pour Ma Kunpeng, un analyste de Sinolink cité par Bloomberg. «Huijin n’était pas été autorisé à réduire sa participation dans les grandes banques auparavant», rappelle-t-il. «C’est un signal fort indiquant que les restrictions sont desserrées et qu’une réforme [de la politique] de détention pourrait être lancée», ajoute-t-il.

Huijin rappelle «qu’il a acheté depuis 2008 des actions A (cotées à Shanghai, ndlr) d’ICBC, d’Agricultural Bank of China (ABC), Bank of China (BoC) et CCB, ainsi que d’autres institutions financières cotées et des ETF». Compte tenu des actions H, cotées à Hong-Kong, le véhicule créé en décembre 2003 contrôlait à la fin décembre 35,12% d’ICBC, par ailleurs détenue par le ministère des Finances à hauteur de 34,88%. Le véhicule détenait CCB à hauteur de 57,26% et siégeait chez ABC (40,28%), BoC (65,52%), ainsi que chez 15 autres groupes financiers.

L’opération intervient dans le contexte de la libéralisation des marchés financiers voulue par Pékin, dans le cadre des orientations présentées en novembre 2013 pour donner davantage de place aux forces du marché. Mi-mai, la banque centrale a relevé le taux maximum que les banques chinoises sont désormais autorisées à pratiquer sur les dépôts, traduisant «la volonté de libéralisation des taux», selon SG CIB.

Pékin pourrait aussi avoir souhaité profiter du rebond des actions bancaires, qui avaient engrangé près de 20% avant la correction enregistrée jeudi sur les Bourses chinoises. Un bond pour certains injustifié étant donné les craintes entourant le secteur. Les créances douteuses ont bondi de 16,6% au premier trimestre, leur plus forte hausse depuis 2004, à 982,5 milliards de yuans (147 milliards d’euros).

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