La Belgique met la pression sur les taux des comptes à terme des banques

L’Etat belge a émis avec succès pour près de 22 milliards d’euros d’obligations à un an destinées aux particuliers. Une des raisons de cette émission était de faire réagir le secteur bancaire. Objectif atteint.
Siège de BNP Paribas Fortis à Bruxelles. Le groupe français doit s’adapter à la nouvelle donne réglementaire.
ING Belgique à Bruxelles.  -  Photo Jock Fistick/Bloomberg

C’est un «énorme succès», se félicite l’agence de la dette belge. Le pays vient de publier le résultat de l'émission d’une obligation destinée aux particuliers, appelée «bon d’Etat», de 21,9 milliards d‘euros. La précédente émission la plus importante du même type avait, en 2011, totalisé seulement 5,7 milliards d’euros. «Il s’agit de loin de l'émission de bons d'État la plus réussie jamais réalisée», a confirmé l’agence dans un communiqué. Celle-ci a attribué en direct plus de 7 milliards d‘euros de ces produits, tandis que les banques ont distribué le solde.

L’obligation émise est à échéance un an, remboursable le 4 septembre 2024, et présente un coupon de 3,3%, pour une note de l’Etat Belge située entre AA et AA- selon les agences de notation. Après impôts et taxes, le taux net de ce produit devrait se situer aux environs de 2,8%.

Le bon d’Etat est réservé aux personnes physiques qui possèdent la nationalité belge, leur domicile ou leur résidence en Belgique, ou aux fondations et associations à but non lucratif. S’il entre en concurrence avec les autres produits émis par la Belgique et accessibles aux particuliers, comme les certificats de trésorerie, c’est surtout aux banques du pays qu’il fait de l’ombre.

Haro sur les banques

Le ministre des Finances belge, Vincent Van Peteghem, ne s’en cache d’ailleurs pas. «Le bon d'État à un an visait à stimuler la concurrence dans le secteur bancaire», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse le 4 septembre, précisant que «le succès de l'émission du bon d'État à un an montre que nos ménages aspirent à un rendement plus élevé et plus sûr de leur épargne».

Depuis la remontée des taux, les banques reconstruisent leurs marges d’intérêt, c’est-à-dire la différence entre le taux des prêts qu’elles octroient et le coût de leurs ressources. Or des comptes non rémunérés, ou très peu, constituent, pour elles, des ressources à coût quasi nul. L’émission de ce bon d’Etat pourrait changer la donne. Plusieurs banques ont en effet commencé à remonter les taux de leurs livrets non réglementés ou de leurs comptes à terme, a constaté le ministre des Finances. Les grands réseaux, comme BNP Paribas Fortis ou Belfius ne devraient pas tarder à réagir. Les sommes collectées via le bon d’Etat montrent que les particuliers belges n’hésiteront pas à arbitrer vers les offres les mieux-disantes.

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