
La Banque Postale gonfle son ratio de levier grâce à Bruxelles
Gros coup de pouce en vue pour la Banque Postale. La publication, le 10 octobre, de l’acte délégué de la Commission européenne sur le calcul du ratio de levier devrait permettre à l’établissement d’améliorer de manière substantielle cet indicateur, qui rapporte les fonds propres au bilan. Le texte autorise en effet les banques françaises à exclure du calcul les fonds collectés sur les livrets d'épargne réglementée (Livret A, LDD…) et centralisés auprès de la Caisse des dépôts, comme l’ont révélé Les Echos.
Selon l’acte délégué, les expositions qui «portent sur une entité du secteur public» et «résultent de dépôts que l’établissement est légalement tenu de transférer à [cette entité] afin de financer des investissements d’intérêt général» peuvent être laissées de côté.
Réseau de distribution historique du Livret A avec les Caisses d’Epargne, la Banque Postale est la première bénéficiaire de cette mesure. Contrairement aux nouveaux réseaux distributeurs, elle remonte encore à la Caisse des dépôts le gros de l’épargne réglementée qu’elle collecte. Dans son bilan à fin juin, les fonds du Livret A, du LDD et du Livret d’épargne populaire centralisés à la CDC atteignaient 79,5 milliards d’euros. Ils se traduisent à l’actif par une créance équivalente sur l’institution publique.
«Il y a encore quelques incertitudes pour définir les conséquences exactes de l’acte délégué. Mais en partant d’une hypothèse basse, on pourrait avoir une amélioration d’environ 1,5 point du ratio de levier, ce qui pourrait donner un ratio autour de 4,5%», indique une source proche de la banque. A fin décembre 2013, la Banque Postale affichait un leverage ratio de 3,07%, selon les données communiquées lors du récent test de résistance mené par la BCE et l’Autorité bancaire européenne.
Selon les projections présentées au conseil d’administration de La Poste fin juin, la filiale bancaire table sur un ratio de levier stable à 3,8% d’ici à 2020, au terme de son plan stratégique. En retraitant l’impact de l’épargne réglementée, ce ratio serait de 2 points supérieur. L’effet est encore plus lourd pour le MREL, les nouvelles règles européennes qui forcent les banques à avoir au moins 8% de leur bilan couvert par du capital et de la dette «bail-in» afin de protéger les contribuables en cas de faillite. Avec ou sans épargne réglementée au bilan, ce ratio MREL passerait de 5,1% à 8,3% à fin 2014, selon ces mêmes projections.
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