JPMorgan publie son code de bonne conduite

La première banque américaine détaille ses pratiques et prévoit d’améliorer gouvernance, contrôle des risques et sanctions envers les fautifs dans un texte de 96 pages.
Laure BERGALA

A la veille du changement d’année, JPMorgan a rendu publique sa liste de bonnes résolutions. Après Goldman Sachs il y a presque quatre ans, la première banque américaine a publié le 19 décembre un code de bonne conduite qui détaille ses pratiques et mentionne des changements actés ou à venir pour les améliorer. Le document de près de 100 pages sobrement intitulé: «Comment nous travaillons: le rapport» («How we do business: the report» ) a été élaboré suite à une requête d’investisseurs, les Sœurs de charité de Sainte Elizabeth, membres de l’ICCR (Interfaith Center on Corporate Responsability). Cette association a adressé ses recommandations à la banque après l’avoir fait avec Goldman Sachs et entend se tourner vers Bank of America et Wells Fargo.

JPMorgan se livre à un mea culpa pour expier ses fautes. «Dans certains cas, les contrôles ont été un peu légers et dans d’autres la banque n’a tout simplement pas été à la hauteur de ses principes», avoue le texte alors que la banque a été impliquée ces dernières années dans des scandales à répétitions et dans de nombreuses procédures judiciaires dont certaines sont encore en cours, concernant le Libor et le marché des changes. JPMorgan promet de renforcer ses procédures de gestion des risques. Elle aurait dépensé 2 milliards de dollars de plus en 2014 qu’en 2012 pour les contrôles et la régulation. Elle entend aussi devenir plus transparente avec les régulateurs.

Banquiers et traders reconnus fautifs perdront à l’avenir une partie de leur rémunération. 100 millions de dollars auraient été récupérés auprès de personnels impliqués dans l’affaire de la «Baleine de Londres» qui a occasionné une perte de 6,2 milliards de dollars à JPMorgan suite à des prises de positions risquées sur des dérivés de crédit. Une affaire qui n’a pas empêché la banque et son directeur général, Jamie Dimon, d’œuvrer activement pour saboter une partie de la loi Dodd-Frank qui pénalisait leurs activités de dérivés, quelques jours avant la publication de ce rapport plein de bonnes intentions.

«Nous nous réservons le droit de réduire les primes promises cette année», indique aussi le rapport, qui promet une meilleure gouvernance. Les détenteurs des plus hauts postes seront contraints de détenir entre 200.000 et 400.000 actions, et le PDG un million. Ils ont six ans pour se conformer à cette mesure les associant davantage aux prises de risques.

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