Harris Associates engage Nomura à se recentrer sur le Japon

Actionnaire de la banque, le gérant d’actifs souhaiterait qu’elle cède les activités où les revenus ne couvrent pas le coût du capital.
Julien Beauvieux

Harris Associates met la pression sur Nomura. Désormais actionnaire de la banque nippone à hauteur de 4,5%, le gérant d’actifs américain souhaiterait ainsi voir le groupe vendre ses activités internationales là où les revenus ne couvrent pas le coût du capital. «Si elles ne parviennent pas à accomplir cet objectif, les filiales devraient être cédées», a indiqué par courriel à Bloomberg David Herro, le directeur des investissements de Harris Associates.

Cette prise de position intervient alors que la banque a opté pour une stratégie de développement. Le groupe, qui capte environ 30% de ses revenus hors du Japon, a indiqué en mai dernier vouloir porter cette part à 40% à l’horizon 2020. Alors que près de 90% de l’activité internationale provient de la BFI, qui avait hérité des franchises de Lehman Brothers en Europe et en Asie, le mouvement serait notamment porté par l’essor de la banque de détail et de la gestion d’actifs.

La profitabilité à l’international de Nomura demeure pour l’heure problématique. Après avoir amputé de 129 milliards de yens (933 millions d’euros) les profits lors de l’exercice 2011-2012, les pertes se sont progressivement réduites à 16 milliards en 2014-2015. «Tous les profits sont générés au Japon étant donné que la contribution de l’international au bénéfice de 106 milliards de yens s’est limitée à 2,7 milliards», relève CreditSights à propos de la timide amélioration du premier trimestre 2015-2016.

La banque japonaise espère néanmoins revenir cette année dans le vert à l’étranger, pour la première fois depuis six ans, avec un bénéfice avant impôts de 50 milliards de yens. Nomura compte notamment sur le dynamisme de la région asiatique, qui a compensé au premier trimestre les pertes réalisées en Europe et aux Etats-Unis. Les revenus de la BFI avaient notamment été portés par le trading actions (+39%), soutenu par le rally des Bourses de Shanghai et de Hong-Kong.

Afin d’atteindre cet objectif, la banque poursuit par ailleurs la refonte de sa BFI. Après avoir déjà réduit les dépenses opérationnelles de 15% ces quatre derniers exercices, soit 2 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros), Nomura réduit actuellement ses positions de 60% dans le fixed income et les dérivés de crédit à Londres, selon Bloomberg. En avril, la banque avait par ailleurs remanié les directions en Europe et aux Etats-Unis dans l’espoir d’y doper ses revenus.

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