Groupama solde son histoire avec Mediobanca

Acquise en 2002, la participation de 4,9% dans la banque transalpine devait permettre au mutualiste français de s’implanter en Italie.
Antoine Landrot

Groupama a annoncé hier soir sa sortie du capital de Mediobanca, via le placement des 42,43 millions d’actions de la banque d’affaires italienne en sa possession – soit une participation de 4,9% – auprès d’investisseurs institutionnels. «Le produit de ce placement s’élève à environ 333 millions d’euros», indique l’assureur mutualiste dans un communiqué.

La transaction a donc été quasiment réalisée au prix du marché, puisque sur la base du dernier cours de Mediobanca (7,99 euros), le montant aurait atteint 339 millions. La participation était évaluée à 269 millions d’euros en juste valeur dans son document de référence 2013 (publié fin avril 2014), pour un coût d’acquisition net de provision de 147 millions. L’opération était dirigée par Morgan Stanley.

Groupama n’a donc plus son «poste d’observation» en Italie. C’est ainsi que l’assureur mutualiste avait qualifié sa prise de participation de 2% en février 2002 dans Mediobanca, pour monter à 4,9% sept mois plus tard, à l’occasion de la guerre pour le contrôle de la banque. Celle-ci avait l’avantage d’être au capital de nombreux groupes transalpins, dont les assureurs Generali et Fondiaria.

Mais Groupama s’est depuis bien implanté en Italie (qui pèse la moitié du chiffre d’affaires réalisé à l’étranger) et le temps des rêves de grandeur de l’ancien directeur général jean Azéma (évincé en octobre 2011) est révolu.

«Cette cession constitue une nouvelle étape dans la stratégie financière de Groupama, qui consiste à renforcer ses marges de manœuvre et réduire son exposition aux risques de marché. [...] Groupama poursuit le rééquilibrage de son portefeuille d’actifs dans des conditions de prix favorables. Cette décision ne reflète en rien une appréciation de la stratégie ou de la gestion de Mediobanca», explique l’assureur coup sur coup dans ses communiqués relatifs au lancement, puis au succès de l’opération. En effet, depuis l’automne 2011 où il a entamé une lourde restructuration pour renforcer sa solvabilité, le groupe n’a cessé de réduire ou vendre les participations qui n’entraient plus dans ses priorités de recentrage: Saint-Gobain en avril 2014, Eiffage en septembre 2013, Société Générale en août 2013, Bolloré en avril 2012...

La sortie de Mediobanca était programmée: en octobre 2013, la banque avait annoncé que Groupama, tout comme Generali, quitterait son pacte d’actionnaires à compter du 1er janvier 2014. Aujourd’hui, Groupama détient encore 5,15% de Veolia Environnement et 8,3% du hongrois OTP Bank.

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