Face à l’inflation, les investisseurs institutionnels cherchent la parade

Plusieurs investisseurs s’exprimaient lors de l’université d’été de l’Asset Management organisé à Paris Dauphine, jeudi 25 août.
Thibaud Vadjoux
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L’inflation est connue pour appauvrir les épargnants et les retraités. En juillet, la hausse des prix s’établissait à 6,1% sur un an. Pour y faire face, le gouvernement a notamment décidé de revaloriser les retraites du régime de base de 4% en septembre (avec effet rétroactif au 1erjuillet 2022). Cette hausse s’ajoute à celle de 1,1% adoptée en janvier. Les caisses de retraite doivent également s’adapter à ce contexte défavorable avec des cotisations assises sur les salaires qui ont peu ou pas augmenté durant les périodes Covid. «Pour équilibrer le régime, nous allons devoir ponctionner davantage nos réserves ou demander un effort partagé aux retraités et aux cotisants», déclare Henri Chafiotte, directeur général de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF), lors de l’université d’été de l’Asset Management (UeAM) de Paris Dauphine, jeudi 25 août. La CARMF détenait 6,55 milliards d’euros d’actifs en portefeuille à fin 2021. Les investisseurs institutionnels intègrent progressivement la nouvelle donne dans leur allocation. «Nous devrions réduire notre poids en actions (45% aujourd’hui, ndlr) et essayer de profiter de la hausse des taux d’intérêt, s’ils sont positifs en termes réels, pour accroître les obligations (34% aujourd’hui, ndlr)», estime Henri Chafiotte. Mais l’inflation et la hausse des taux jouent pour l’instant contre les stocks d’obligations. La Caisse a aussi anticipé le retour de l’inflation en disposant de 10% de la poche de taux investie dans des obligations indexées sur l’inflation. Retour en grâce des obligations Moins soumise à des contraintes de long terme, la mutuelle santé Aésio se prépare toutefois à des turbulences. «Nous pensons être au milieu de l’œil du cyclone. Nous avons fortement dérisqué le portefeuille en allégeant, à chaque rebond, la poche actions de 12,5% à fin juin 2021 à moins de 7% aujourd’hui», indique Jean-Sébastien Lyonnaz, directeur du pôle actifs et trésorerie de la mutuelle. «Le retrait massif des liquidités devrait également affecter le private equity ou l’immobilier», craint-il. Le marché obligataire retrouve grâce à ses yeux, avec des qualités de crédit de nouveau accessibles. Le rendement moyen du portefeuille obligataire commence à remonter. Les stratégies alternatives, décorrélées des marchés, intéressent les investisseurs. «Nous travaillons sur les matières premières, les métaux essentiels à la transition énergétique, et sur la gestion alternative liquide », affirme Clément Chaulot, directeur des investissements multi-assets de Tethys, holding de la famille Bettencourt-Meyers. Les produits structurés pourraient aussi retrouver le chemin des institutionnels. «Nous regardons des produits de pente, des produits de taux, et des stratégies de gestion alternative liquide», partage Jean-Sébastien Lyonnaz.

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