Exor frappe fort pour tenter d’emporter PartnerRe

La holding de la famille Agnelli a relevé son offre sur le réassureur bermudien qui privilégie jusqu'à présent un rapprochement avec Axis.
Antoine Duroyon

Chose promise, chose due. Exor, la holding de la famille Agnelli, avait prévenu qu’elle ne renoncerait pas à son combat pour le rachat du réassureur bermudien PartnerRe, également convoité par Axis Capital Holdings. Le véhicule d’investissement a relevé mardi son offre de 5,8%, la portant à 137,50 dollars par titres. L’investisseur turinois a étayé son offre de 6,8 milliards de dollars en consolidant une participation de 9,32% au capital de PartnerRe.

Le PDG d’Exor, John Elkann, a tenu à mettre les choses au clair. «Notre offre est supérieure. Aller au-delà serait irresponsable pour nos actionnaires. C’est notre dernière et ultime offre», a-t-il martelé. La holding a pu se permettre cette rallonge après avoir conclu la vente de ses 75% au capital du groupe Cushman & Wakefield, spécialisé dans le conseil en immobilier de bureaux, commerces et locaux industriels, pour 2 milliards de dollars environ. Le 4 mai dernier, PartnerRe avait opposé une fin de non-recevoir à la première offre d’Exor (130 dollars par action), jugeant qu’elle le sous-valorisait et lui préférant le scénario d’un rapprochement avec son concurrent Axis. Une telle opération donnerait naissance au cinquième réassureur mondial en dommages. Afin de convaincre ses actionnaires, Partner Re leur a promis un dividende exceptionnel. Au total, la proposition entièrement en titres leur fait espérer 126 dollars par action, sur la base du cours de clôture du 1er mai.

Cela risque de ne pas être suffisant. Pour Charles Sebaski, analyste de BMO Capital Markets, l’offre révisée «semble être à un niveau qui sera très dur pour Axis d’atteindre d’assez près afin d’empêcher la victoire d’Exor». «Menés par Exor, le premier actionnaire de Partner Re (devant Vanguard et ses 7,97%, ndlr), les actionnaires pourraient tenter de contraindre le conseil à accepter ce qui se tient entre ses mains», renchérit Clifford Gallant, analyste de Nomura.

En vue de forcer la porte, Exor a proposé à PartnerRe de signer un accord de fusion qui puisse être exécuté dès l’abandon de la transaction avec Axis. Cette nouvelle offre «tient compte de résultats meilleurs qu’attendu» et de l’opposition du conseil d’administration à l’offre initiale, a encore ajouté John Elkann. PartnerRe et Axis n’avaient pas encore fait connaître leur réaction hier soir.

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