Elie Farah guide les institutions financières chez Oliver Wyman

Le cabinet de conseil en stratégie se distingue par un haut niveau de spécialisation et d’expérience au sein des équipes.
Virginie Deneuville
Elie Farah guide les institutions financières chez Oliver Wyman
1994 : ingénieur, Mitsubishi Electric. 1999 : consultant, PwC. Depuis 2005 : manager, Oliver Wyman. Partner depuis 2010, il prend la direction du département services financiers en France en 2018 et est élu au sein du comité des associés au niveau mondial. Depuis 2010 : enseignant, HEC.  -  Oliver Wyman

« J’ai beaucoup bougé sur le plan géographique », s’amuse Elie Farah. L’actuel responsable des services financiers d’Oliver Wyman en France a ainsi évolué entre le Liban, les Etats-Unis, le Japon ou encore le Royaume-Uni avant de s’établir à Paris. Professionnellement en revanche, « j’ai toujours travaillé dans les services financiers », enchaîne-t-il. Une caractéristique propre à Oliver Wyman, le cabinet de conseil en stratégie (filiale du groupe américain Marsh & McLennan) ayant dès l’origine fait de la spécialisation l’une de ses marques de fabrique. Oliver Wyman a d’ailleurs gagné en visibilité en étant mandaté, en 2014, par la Banque centrale européenne (BCE) pour évaluer la santé financière des banques européennes.

Sur les cinq cents partners (associés) que compte le groupe à l’échelle mondiale (4.700 collaborateurs), 280 sont dédiés aux services financiers, auxquels s’ajoutent des spécialisations métiers ou compétences transverses (digital, risque…). « Près de 40 partners se consacrent exclusivement à l’assurance, ce qui témoigne d’une profondeur d’expertise élevée, peu commune dans le conseil », illustre Mathieu Sébastien, qui a travaillé plus de douze ans dans l’assurance, d’abord chez Roland Berger, et depuis 2017 chez Oliver Wyman en tant que partner. « Le groupe dispose d’un important réseau de spécialistes ayant des compétences variées, avec, par exemple, dans le domaine des paiements, des experts blockchain ou e-commerce », appuie Martina Weimert, partner paiements, forte d’une expérience de douze ans dans ce domaine.

Des équipes resserrées

A Paris, Elie Farah dirige une équipe composée de treize associés, où l’ensemble des spécialités est représenté (banque d’investissement, banque de détail, gestion d’actifs, digital, paiements, finance et risques, assurance…). S’y ajoutent une quarantaine de consultants affiliés au secteur des services financiers. D’autres consultants, ayant un profil plus junior et non rattachés à une expertise spécifique, peuvent également contribuer aux projets de l’équipe. « Le modèle d’Oliver Wyman se différencie par un niveau de séniorité marqué, avec un ratio moyen d’un partner pour quatre consultants, lorsque l’industrie évolue autour d’un pour sept. Cela traduit notre volonté et celle de nos clients de disposer d’expertises pointues, avec des équipes plus resserrées », précise Elie Farah. Cette expérience des équipes s’accompagne logiquement d’un important réseau construit au fil du temps, permettant à Oliver Wyman de réaliser 90 % de ses mandats auprès de clients réguliers (banques, assurances, organismes réglementaires et gouvernementaux, fonds de capital-investissement).

Au quotidien, « nous passons une grande partie de notre temps à discuter et à réfléchir avec nos clients sur les enjeux et les défis auxquels ils sont confrontés, sur les solutions envisageables et, lorsque c’est pertinent, sur la façon dont nous pouvons les aider », développe Elie Farah. « Nous menons également de nombreux échanges avec les régulateurs et superviseurs, ce qui nous permet de développer des idées structurantes pour le secteur à plus ou moins long terme », poursuit le dirigeant. Dans les services financiers, qui représentent 35 % du chiffre d’affaires, le groupe publie différents rapports, tels que le State of Financial Services Industry présenté chaque année au Forum économique de Davos, ou des recherches plus thématiques en collaboration avec des acteurs bancaires (dans la banque commerciale et la gestion d’actifs avec Morgan Stanley, la gestion de fortune avec Deutsche Bank…).

Une phase de réflexion qui irrigue l’exécution. Sur chaque projet client, les équipes se composent au gré des missions. « Pour répondre à une problématique donnée, nous cherchons à mobiliser les profils les plus adaptés, quel que soit leur bureau d’origine. Nous ne fonctionnons pas par ligne géographique, mais par ligne industrielle », explique Thierry Mennesson, partner en charge du digital chez Oliver Wyman depuis 2014 (après avoir passé vingt-trois ans chez Accenture). Basé à Paris, il anime l’équipe de collaborateurs spécialisés dans ce domaine à l’échelle européenne, dont trente personnes en France. Développant une expertise transverse s’appliquant à l’ensemble des secteurs, Thierry Mennesson apporte ses connaissances croisées à une vingtaine de clients par an. « Ceux-ci sont principalement issus du monde financier, aujourd’hui en phase de profonde mutation », constate-t-il. « Lorsqu’une nouvelle problématique émerge pour un client, nous nous assurons que les meilleurs experts, qu’ils soient français, européens ou mondiaux, puissent être mobilisés pour contribuer », détaille Martina Weimert.

Montée en puissance

Le partage d’expertises, au cœur du modèle, se matérialise dans la configuration de l’espace de travail. « Les associés sont deux dans un même bureau, ce qui permet de stimuler les échanges entre spécialités », témoigne Thierry Mennesson, qui partage le sien avec Mathieu Sébastien. « Nous tournons tous les douze à dix-huit mois », précise Elie Farah, partageant son espace avec Emmanuel Rodocanachi, senior advisor.

L’année 2018 s’annonce favorablement. « Notre pipeline est très soutenu. Il reste encore beaucoup à faire pour les banques, que ce soit sur la poursuite de leur adaptation aux diverses contraintes réglementaires ou encore sur le plan de la transformation digitale, mais aussi des plans de transformation de plus grande ampleur », synthétise Elie Farah, estimant que, dans un contexte de consolidation bancaire européenne, les grands groupes français ont une belle carte à jouer. Par ailleurs, « le Brexit représente une opportunité à saisir pour la France, qui dispose de nombreux atouts pour attirer les établissements bancaires étrangers », ajoute-t-il.

Son équipe, dont le nombre de partners est passé de quatre à treize sur les cinq dernières années, poursuit ainsi sa montée en puissance. « Nous continuons à gagner des parts de marché », se félicite-t-il. Dans un environnement très concurrentiel, où les cabinets plus généralistes empiètent sur le terrain des sociétés de conseil en stratégie, Oliver Wyman ne rogne pas pour autant sur ses marges. « Notre expertise est reconnue. Le plus important pour nous, c’est l’impact que nous créons chez le client avec une approche orientée résultats. Par ailleurs, nous pouvons aligner notre succès sur celui de nos clients », explique Elie Farah. Des satisfaction fees peuvent faire partie de la rémunération sur les projets, quand cela est jugé pertinent. Ces commissions, pouvant varier entre 10 % et 20 % de la rémunération totale, ne sont alors versées que si le client est satisfait. « Ce qui, jusqu’à présent, a toujours été le cas », sourit le dirigeant.


LE PARCOURS DE Elie Farah, 45 ans

Formation :
■ Ingénieur ESIB (Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth), 1993
■ Diplômé de l’ESCP (MBA),1999

1994 : ingénieur, Mitsubishi Electric.
1999 : consultant, PwC.
Depuis 2005 : manager, Oliver Wyman. Partner depuis 2010, il prend la direction du département services financiers en France en 2018 et est élu au sein du comité des associés au niveau mondial.
Depuis 2010 : enseignant, HEC.

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