
Dijon inaugure la convergence entre paiements et transports
Plus besoin de faire la queue devant les distributeurs automatiques de tickets pour prendre le tramway à Dijon. N’importe qui peut acheter son ticket à bord en approchant simplement sa carte bancaire ou son téléphone mobile sans contact de l’un des quatre valideurs installés à bord des rames, à côté des valideurs classiques pour les cartes de transport. A partir du mois de septembre, le dispositif sera également déployé sur les 180 lignes de bus de l’agglomération. En année pleine, la Ville et ses partenaires dans ce projet estiment à 700.000 le nombre de voyages qui pourraient être payés ainsi. D’autant plus que Dijon accueille quelque 330.000 visiteurs par semaine entre mai et septembre, dont de nombreux étrangers. Une affluence de bon augure, qui donne à Keolis, le gestionnaire des transports en commun locaux, l’occasion de gagner de nouveaux clients et du chiffre d’affaires.
Concrètement, les utilisateurs seront facturés 1,30 euro par voyage (temps limité à une heure), un plafond a été fixé à 3,90 euros par jour, soit le tarif d’un pass journalier, quel que soit le nombre de trajets. Pour les déplacements professionnels nécessitant des justificatifs, les utilisateurs peuvent se connecter sur le site divia.fr, où ils accèdent à l’historique de leurs voyages et peuvent obtenir leur document en PDF en saisissant leur numéro de carte bancaire, sans avoir à s’enregistrer. Il n’est pas encore possible de payer les déplacements de plusieurs personnes avec une même carte, mais cela pourrait être envisagé dans un second temps. Les contrôles sont effectués avec un appareil équipé de la technologie sans contact, qui lit la carte bancaire et peut savoir si le voyage a bien été validé. Mais il faut avoir une carte bancaire NFC ou un smartphone NFC avec une application de paiement, par exemple Apple Pay – Paylib ne pourra fonctionner qu’à la fin de l’année après intégration du mode offline (transaction sans demande d’autorisation en ligne).
Blocage des cartes volées
Pour offrir le service, il a fallu mettre beaucoup de monde autour de la table : Dijon Métropole, la Ville et son agglomération, Keolis, le prestataire de transports, et Worldline, son partenaire depuis décembre 2016, qui fabrique les valideurs et fournit une partie du système d’information, la Caisse d’Epargne Bourgogne Franche-Comté, dont les collectivités locales sont clientes, et Natixis Payment Solutions, la filiale de BPCE spécialisée dans le paiement, ainsi que Visa, qui accompagne ce type de projets et propose un cadre de règles d’acceptation. Ainsi, à la première validation d’une carte bancaire, les données sont transmises via Worldline au serveur de Natixis Payment Solutions, qui vérifie qu’elle n’est pas volée afin de bloquer si nécessaire les transactions suivantes. Ces paiements sont ensuite agrégés dans le système d’information mis en place par Keolis et Worldline afin d’appliquer le tarif le plus avantageux pour le client. Et le fichier de ces paiements est envoyé chez Natixis, qui le traite comme les autres transactions par carte bancaire.
L’investissement s’élève à 400.000 euros, dont les trois quarts ont été consacrés à la conception et au déploiement de la solution dans le système d’information. Le dernier quart a servi à l’achat et à l’installation des équipements dans les tramways. En outre, 200.000 euros financés par les divers partenaires ont été investis dans la communication sur ce nouveau service.
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Easy London
à Londres, où l’open payment a été déployé dès 2012 pour les Jeux olympiques, avec l’accompagnement de Visa, Transport for London compte déjà plus d’un milliard de déplacements grâce au paiement sans contact, soit plus de 40 % des voyages. La simplicité et l’accessibilité sont à l’origine de ce succès. Pour développer cette convergence paiements-transports, Visa a créé le programme Global Transit Solutions fin 2017, avec une équipe de spécialistes, comprenant une offre technologique avec un back-office de gestion des frais de transport, des solutions de paiement ouvertes via API (interfaces de programmation), du conseil et un cadre de règles afin que toutes les cartes bancaires d’où qu’elles viennent soient acceptées.
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