
Crédit Agricole SA résiste et limite la chute de son bénéfice

Deuxième banque française après BNP Paribas à dévoiler ses résultats trimestriels, Crédit Agricole SA a publié mercredi matin un produit net bancaire (PNB) de 5,15 milliards d’euros pour le troisième trimestre 2020, en hausse de 2,4% par rapport au troisième trimestre 2019. Un chiffre supérieur à ce qu’attendait le consensus des analystes fourni par la banque qui tablait sur un PNB publié de 4,93 milliards d’’euros. Dans le même temps, la banque a maîtrisé ses charges, à 2,99 milliards d’euros, en baisse de 1,1%.
Le résultat brut d’exploitation pour le troisième trimestre 2020 affiche une hausse de 7,8% comparé à la même période de l’année précédente, à 2,16 milliards d’euros. La banque présente un coefficient d’exploitation de 58,1 %, en amélioration de 1,5 point par rapport à 2019. Son ratio de fonds propres durs CET1 progresse de 0,6 point sur le trimestre, à 12,6%, incluant 60 points de base de dividende non distribué en 2020.
Le résultat net de la banque pour le troisième trimestre ressort à 977 millions d’euros, en baisse de 18,5% par rapport à 2019, mais supérieur au consensus qui tablait sur 790 millions d’euros.
« Risque stabilisé »
Cette baisse relative est la résultante de provisions pour risque crédit de 605 millions d’euros pour ce trimestre, un montant en hausse de 80,8% par rapport à 2019. Le coût du risque reste moins important que lors du deuxième trimestre où il avait atteint 842 millions d’euros. Il est moins élevé aussi que les 755 millions qu’anticipait le consensus. Le groupe précise que 71% de la hausse du coût du risque du troisième trimestre est liée à des encours sains. Au 30 septembre 2020, le stock total de provisions s’établit à 10 milliards d’euros.
« Au troisième trimestre, comme nous pouvions l’anticiper, nous avons fait face à un environnement de risque stabilisé », a déclaré Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, lors d’une présentation à la presse.
En sous-jacent, c’est-à-dire retraité des opérations exceptionnelles, le résultat net de la banque atteint 1,11 milliard d’euros au troisième trimestre, en baisse de 9,1% par rapport au troisième trimestre 2019. A partir des données sous-jacentes, sur 9 mois, le retour sur capitaux propres tangibles (RoTE) se monte à 10% en retrait de 1,9 point de pourcentage par rapport à l’année 2019 où il s’établissait à 11,9%.
Baisse de la visibilité
Ce trimestre, l’essentiel de l’écart entre les chiffres publiés et les chiffres sous-jacents est lié au lancement du processus de cession de Crédit Agricole Consumer Finance au Pays bas (CACF NL). Le processus étant engagé, avec des offres « crédibles » de rachat, une charge comptable de 125 millions d’euros a été passée pour moins-value et dépréciation des survaleurs sur cette activité.
Pour les mois qui viennent, Philippe Brassac considère que « le quatrième trimestre sera de nature très différente compte tenu de la résurgence de la crise sanitaire (…). Nous considérons que ce second confinement n’est pas tout à fait de la même nature que le premier. Il est moins violent (…) mais nous constatons que la visibilité est moins forte que la première fois ».
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