
CNP Assurances reste de marbre face à l’intérêt prêté à Groupama
CNP Assurances laisse peu d’espoir dans l’immédiat à Groupama. Alors que l’assurbanquier mutualiste, qui ne commente pas, nourrirait selon Les Echos l’ambition de fusionner les activités de Groupama Gan Vie avec celles de CNP Assurances, ce dernier lui ferme la porte. «Vous parlez de quelque chose qui n’existe pas», a lancé hier à la presse le directeur financier de CNP Assurances.
Antoine Lissowski a souligné les positions fortes déjà détenues par le groupe en assurance vie. L’activité épargne, qui représente près de 70% de son chiffre d’affaires, est marquée par une croissance vigoureuse des unités de compte dans l’ensemble des réseaux (+96,6% sur les neuf premiers mois de l’année).
Une présence qui lui permet de se concentrer sur le développement d’autres segments : l’assurance-emprunteur, pour laquelle il vient de confirmer un partenariat exclusif avec Natixis Assurances et les réseaux de BPCE, ou encore la protection. L’appel de Groupama, relayé à l’Elysée et à Bercy mais pas encore formalisé auprès du principal intéressé, est par ailleurs compromis par la renégociation des liens commerciaux avec BPCE. Plusieurs éléments viennent sécuriser leurs relations, malgré la décision de BPCE de confier à Natixis Assurances la responsabilité de l’ensemble de l’offre assurantielle (dommages et assurances de personnes) du groupe.
BPCE va se maintenir à 18% au capital de CNP Assurances et les deux acteurs vont nouer des accords de réassurance sur les encours. Des partenariats spécifiques sont également prévus en prévoyance collective (risques des clientèles professionnelles et entreprises) et individuelle (produits de dépendance et de garantie du locataire). Sur le segment prévoyance, le chiffre d’affaires de CNP Assurances atteint 1,6 milliard d’euros sur les trois premiers trimestres, en progression de 5,7%.
Dans une note, les analystes de CreditSights soulignent que la France a pris le relais de l’Amérique latine sur le plan de la croissance. Le résultat net part du groupe augmente pour sa part de 3,8% à 842 millions d’euros. Ce montant intègre l’amende de 40 millions d’euros infligée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour son traitement laxiste des contrats d’assurance vie en déshérence.
«S’il n’y a pas de doute sur le fait que CNP bénéficie d’une solide franchise en France, elle manque d’une vraie diversification du risque», souligne CreditSights. C’est tout l’enjeu de l'évolution stratégique annoncée.
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