
BPCE va lancer une offre digitale low-cost

Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne semblent bien décidées à se passer de Fidor. Alors que l’avenir de la néobanque est entre les mains de Laurent Mignon, le nouveau directeur général de BPCE, le groupe prépare une offre en ligne à bas prix dans ses réseaux historiques. «Elle sera lancée en septembre dans les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires, sous deux noms», a dévoilé hier Pierre Carli, président du directoire de la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées, en marge d’une conférence de presse à Toulouse. Aux Caisses d’Epargne, l’offre sera baptisée Enjoy et coûtera 2 euros par mois, dévoile une source syndicale. Elle «vient compléter la gamme actuelle, à destination des clients qui cherchent un accès direct et un prix compétitif», indique un autre élu du personnel. Aux Banques Populaires, pas de certitudes en revanche: les syndicats n’ont pas eu vent d’une telle offre et l’enseigne ne fait pas de commentaire.
Quid de Fidor ?
Du côté de l’Ecureuil, l’offre «sera la version Eko des Caisses d’Epargne», assure Yves Carli. Le Crédit Agricole a en effet ouvert la voie avec Eko, un compte mobile à 2 euros par mois. Lancé fin 2017 avec des services limités (pas de découvert par exemple), Eko a totalisé 10% des 750.000 ouvertures brutes de comptes de la banque verte sur l’exercice. Un succès que semble vouloir répliquer BPCE. «Nous aurons la même offre qu’au Crédit Agricole mais avec un suivi à distance uniquement, par un plateau téléphonique», nuance l’une des sources syndicales. De leur côté, les clients d’Eko peuvent avoir accès aux conseillers de l’agence Crédit Agricole de leur choix.
L’offensive Enjoy risque de phagocyter un peu plus Fidor. La néobanque allemande devait être le fer de lance de la stratégie digitale de BPCE. Elle a finalement été lancée en France ce mois-ci, mais en toute discrétion. «L’option prise par BPCE est de ne pas lancer de banque en ligne, mais d’en faire dans les Banques Populaires et Caisses d’Epargne», déclare Pierre Carli. «Toutes les grands banques [françaises] ont lancé ou vont lancer leur banque en ligne, rappelle le dirigeant. Mais c’est un modèle qui n’est pas viable en France [...] Ce sont essentiellement des banques secondaires». Preuve, selon lui, de l’inefficience du modèle: «Les États -Unis n’ont pas de banque en ligne, ce sont les grands acteurs qui se sont transformés». En créant des offres mobiles différenciées en fonction des clients et des usages, BPCE compte se hisser aux meilleurs standards du marché en 2020.
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