BPCE aborde 2023 avec prudence

La banque boucle une année 2022 au même niveau que la précédente mais les chiffres du dernier trimestre laissent augurer un millésime 2023 plus difficile.
Tours Duo BPCE
Les tours Duo, nouveau siège de BPCE  -  Agefi

Les résultats peuvent être identiques mais la situation très différente. La banque mutualiste BPCE a publié des résultats 2022 sur beaucoup de points semblables à ceux de 2021. Son produit net bancaire (PNB) reste stable à 25,7 milliards d’euros, ainsi que son résultat net, à 4 milliards. Seule différence notable : le coût du risque. Celui-ci se monte à 2 milliards d‘euros sur l’année, soit 24 pb, en croissance de 12% sur la période, et à 772 millions d’euros pour le seul quatrième trimestre. Le coût du risque prospectif (appelé «stage 1 et stage 2») se monte à plus de 850 millions d’euros en 2022 contre 420 millions en 2021 et celui pour risque avéré («stage 3») atteint 1,1 milliard d’euros contre 1,36 milliard l’année précédente. « Nous avons doublé notre dotation au coût du risque prospectif. Cette augmentation du coût du risque témoigne d’une politique prudente de BPCE », a expliqué Nicolas Namias, le nouveau président du groupe, lors d’une conférence de presse.

La banque a en effet toutes les raisons d’être prudente. Car si sur la totalité de l’année ses résultats restent robustes, le quatrième trimestre s’est révélé beaucoup plus difficile. Sur cette période, le PNB de la banque a reculé de 10% à 6,2 milliards d‘euros et son résultat net de 33% à 549 millions d’euros. Son coefficient d’exploitation s’en ressent, et ressort à 72% au quatrième trimestre, en hausse de 4,4 points de pourcentage. « Nous entrons dans une phase transitoire. Nous le voyons dans le dernier trimestre 2022 et dans l’année qui est devant nous », a déclaré Nicolas Namias.

Les revenus de son pôle Banque de proximité et Assurance ont ainsi diminué de 3% au dernier trimestre, à 4,2 milliards d‘euros. « Dans un contexte de hausse des taux, l’actif de la banque réagit dans le temps alors que le passif se réajuste immédiatement, notamment à la hausse des taux de l’épargne réglementée. Ce qui crée mécaniquement un pincement des marges », a-t-il expliqué. Ainsi, l’augmentation du taux du livret A a eu un impact négatif de 700 millions d’euros sur le PNB de la banque en 2022. « Pour 2023, dans le cas où la rémunération du Livret A resterait à 3%, cet impact serait de 1,3 milliard sur le PNB de la banque », précise Nicolas Namias.

Réorganisation

La hausse des taux a aussi une conséquence non négligeable sur l’activité Digital et Paiements, comprenant Oney. Au quatrième trimestre, le produit net bancaire d’Oney a certes progressé de 4%, à 240 millions d’euros, mais les charges du pôle ont bondi de 8%. Avec une augmentation du coût du risque de 48 millions d’euros sur la période, le résultat du pôle ressort légèrement négatif. Conscient que certaines activités, comme les paiements fractionnés n’étaient, selon Nicolas Namias « pas rentables même si cela correspond à une demande des clients », BPCE a confirmé avoir mis en place son plan de transformation d’Oney. Il n’y aura pas de plan de départs, mais un recentrage géographique pourra être effectué, impliquant la fermeture de certains bureaux.

Enfin, le pôle Global Financial Services, comprenant les activités de banque de financement et d’investissement et la gestion d’actifs, a vu son activité reculer de 21% au dernier trimestre 2022, à 1,8 milliard d’euros. Les revenus de la gestion d’actifs et de fortune ont chuté de 34% en glissement annuel sur la période, à 928 millions d’euros, avec une décollecte nette de 4 milliards d’euros dans les trois derniers mois de l’année dernière. Les revenus des activités de banque de grande clientèle reculent de leur côté de 2% sur la période.

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