
BNP Paribas déçoit au troisième trimestre

Lanterne rouge du Cac 40 ce matin, BNP Paribas cédait 3,7% à la mi-journée à la Bourse de Paris. La principale banque cotée française a publié un résultat globalement stable au troisième trimestre, mais en retrait dans les activités de marché et la banque de détail.
Premier établissement de crédit français à dévoiler ses résultats trimestriels, BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 2,12 milliards d’euros, en hausse de 4% sur un an grâce à une plus-value de 286 millions d’euros sur la cession de titres First Hawaiian Bank et à une baisse de la fiscalité aux Etats-Unis et en Belgique. Hors éléments exceptionnels, le résultat net est resté stable. Le produit net bancaire (PNB) a reculé de 0,4% à 10,35 milliards d’euros, en raison de la faiblesse des taux et d’une base de comparaison défavorable. Les analystes interrogés par FactSet anticipaient un résultat net inférieur, à 2,06 milliards d’euros, mais un PNB plus important, à 10,47 milliards.
«L’activité du groupe poursuit sa progression dans le contexte contrasté de croissance économique en Europe», a commenté le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, dans un communiqué. «Malgré un contexte de marché toujours peu favorable en Europe, les revenus des pôles opérationnels progressent légèrement, tirés par les métiers spécialisés», a-t-il ajouté.
Le PNB de la banque de financement et d’investissement (CIB) a tout de même reculé de 3,5%. La faible volatilité a été particulièrement défavorable au pôle Global Markets, dont les revenus ont reculé de 8,3%. Ce repli reflète une contraction de 15% essuyée par le courtage de produits de taux, devises et matières premières (FICC). Ce métier, traditionnel point fort de BNP Paribas, enregistre sa «plus faible performance depuis 2013», note Jefferies. L’activité de marchés domestiques, qui comprend notamment la banque de détail en France, en Italie et en Belgique, a quant à elle poursuivi son recul, à -1,1% au troisième trimestre. L’environnement de taux bas continue de peser sur les revenus mais les encours de crédit ont progressé de 4,7% en rythme annuel.
Les services financiers spécialisés ont en revanche continué à jouer leur rôle de moteur de croissance, avec un PNB en progression 4,3% au troisième trimestre malgré un effet de change défavorable lié à la dépréciation de la livre turque. Cette division inclut notamment le crédit à la consommation, qui bénéficie de la faiblesse des taux, ainsi que l’assurance et la banque de détail sur les marchés émergents.
BNP Paribas a par ailleurs indiqué avoir déjà réalisé 1 milliard d’euros de réductions de coûts depuis le début de l’année, sur un objectif de 1,1 milliard d’euros pour 2018. Les économies réalisées sont en ligne avec les objectifs fixés pour 2020, a ajouté la banque.
Plus d'articles du même thème
-
Premières faillites des spécialistes en prêts auto «subprime» aux Etats-Unis
Plusieurs signaux s’étaient déjà allumés sur ce marché, fin 2023 avec la hausse des prix des automobiles post-covid. Depuis le début de l’année survient la fermeture d’autres établissements prêteurs, en l'occurrence plutôt des concessionnaires qui assuraient aussi les financements avant de les titriser via des ABS auto. -
Le conseil d’administration de Sabadell rejette à nouveau l’offre de BBVA
Le troisième actionnaire de la banque catalane a par ailleurs invité BBVA à relever son offre, afin qu'elle soit acceptée par au moins 50% des actionnaires. -
Arkéa et Bpifrance se lancent dans le financement de la défense
Cette nouvelle solution de financement court terme baptisée Avance Défense + aidera à financer et sécuriser la trésorerie des PME et ETI qui conçoivent et produisent des équipements de défense.
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »