Barclays marque des points face à l’activiste Sherborne

Le regain de dynamisme de la banque d’investissement constitue un soutien pour Jes Staley, directeur général du groupe britannique.
Stéphanie Salti, à Londres

Après des années de restructuration, Barclays va beaucoup mieux. Hier, la banque britannique a publié un bénéfice imposable de 1,566 milliard de livres au titre du troisième trimestre, en hausse de 32 % sur un an. L’autre bonne nouvelle est venue du regain de dynamisme dans la banque d’investissement (BFI) : les revenus dans le courtage d’actions ont progressé à hauteur de 35 % à 471 millions de livres, et ceux du trading taux et change (FICC) de 10% à 688 millions de livres.

Des améliorations qui, selon Jes Staley, découlent de sa décision de recruter des banquiers seniors et d’investir davantage dans les systèmes de trading électroniques. «Certains commentaires ont laissé entendre que les banques d’investissement européennes ne pouvaient pas concurrencer les banques américaines, a indiqué le directeur général de Barclays lors d’une conférence de presse téléphonique, et je voudrais juste mettre l’accent sur le fait que nous avons gagné des parts de marché durant quatre trimestres d’affilée».

Ecart de rentabilité entre les différentes activités

Le coup de patte à l’encontre de l’investisseur activiste Edward Bramson était à peine voilé. L’homme, qui est devenu cette année l’un des actionnaires les plus importants de Barclays en acquérant 5,4% du capital au travers de son fonds Sherborne Investors, n’a pas caché sa volonté de voir la banque britannique réduire la voilure dans sa BFI. «Avec Tushar Morzaria (ndlr : directeur financier de Barclays), nous n’avons rencontré qu’une seule fois Edward Bramson et allons le voir à nouveau dans les deux prochaines semaines, a indiqué Jes Staley. Nous n’avons pas eu jusqu’à présent l’occasion de vraiment échanger sur la stratégie.»

L’un des points noirs reste néanmoins toujours l’écart de rentabilité entre les différentes activités de Barclays : avec un retour sur fonds propres de 7%, les performances de la BFI restent ainsi loin de celles de l’activité de cartes de crédit et de paiement (19,5%) et de celles des activités de détail de Barclays UK (22%). «Les niveaux de chômage sont historiquement bas au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, et, dans cet environnement, il est normal que la banque de détail soit plus rentable que les activités d’investissement», a indiqué Jes Staley. Mais selon lui, un retournement de conjoncture pourrait alors mettre en évidence l’importance des activités de marché. D’où la nécessité de continuer à parier sur la BFI : «Il y aura un nouveau cycle économique et la banque est financièrement couverte pour y répondre», a-t-il conclu.

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