Banca Carige détaille son plan de restructuration

Le plan de Banca Carige marque un nouveau pas dans l’assainissement du secteur en Italie, alors que Bruxelles pourrait confirmer dès cette semaine son feu vert au renflouement de Monte Paschi.
Bastien Bouchaud

Le secteur bancaire italien continue son assainissement. Le conseil d’administration de la banque italienne Banca Carige a approuvé hier un plan de gestion des créances douteuses et une stratégie de renforcement de son bilan. La banque italienne va ainsi lancer une augmentation de capital de 500 millions d’euros d’ici la fin de l’année, conditionnée notamment à la cession d’actifs pour au moins 200 millions d’euros, dont la vente de «bâtiments prestigieux» et de sa filiale de crédit à la consommation, Creditis. Après une première cession d’un portefeuille de créances douteuses de 940 millions d’euros, Banca Carige a également annoncé une cession à venir d’un portefeuille de 1,2 milliard d’euros. Credit Suisse et Deutsche Bank ont signé un pré-accord pour être coordonnateurs et teneurs de livres de l’opération, précise la banque, et pour garantir l’appel au marché.

Avec 26 milliards d’euros d’actifs et manque de fonds propres estimé à 600 millions d’euros, avec à fin mars un ratio de fonds propres durs de 10,9% alors que le seuil minimal fixé par la BCE est de 11,25%, Banca Carige ne présente pas un problème de même envergure pour les autorités italiennes que Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, deux établissements mis en liquidation fin juin à l’aide de fonds publics. Sa restructuration a toutefois été plusieurs fois retardée par des querelles de personnes, qui paraissent finalement apaisées avec la nomination le 21 juin d’un ancien dirigeant d’UniCredit, Paolo Fiorentino, au poste d’administrateur délégué. Hier, le conseil d’administration a également nommé Andrea Soro, anciennement dirigeant de Royal Bank of Scotland en Italie, en qualité de directeur financier.

Avec l’approbation définitive par Bruxelles du plan de sauvetage de Banca Monte dei Paschi, qui pourrait intervenir dès aujourd’hui d’après des sources proches du dossier citées par Bloomberg, l’Italie semble avoir désormais réglé les principaux problèmes de son secteur bancaire fragilisé par l’accumulation de créances douteuses. Ces restructurations «vont éclaircir l’horizon du secteur bancaire italien», a ainsi estimé Giovanni Sabatini, le patron de l’Association bancaire italienne. Depuis l’annonce de la liquidation des deux banques vénitiennes, les banques italiennes ont davantage progressé en Bourse que leurs homologues européennes, le FTSE Italia All-Share Bank Index gagnant 8% contre 5% pour le STOXX Europe 600 Banks.

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