
Axa mise sur ses partenariats pour accélérer sa croissance en Chine

Malgré la «nouvelle normalité» de la croissance économique théorisée par Pékin, la Chine reste incontournable pour les assureurs étrangers. Dans ce pays, «vous avez les trois S : scale (échelle), speed (vitesse) et sophistication (complexité)», a expliqué vendredi Henri de Castries, le PDG d’Axa, à des journalistes réunis à Shanghai. Pour répondre à cet enjeu d'échelle sur un marché encore largement inexploité mais de plus en plus concurrentiel, l’assureur français s’est allié à des poids lourds locaux.
En assurance-vie, le groupe détient 27,5% d’une coentreprise aux côtés d’ICBC (60%) et du groupe minier China Minmetals Corporation (12,5%). ICBC-Axa Life tire parti de la puissance du mastodonte bancaire, qui compte 465 millions de clients particuliers, en accédant à quelque 8.000 agences bancaires (sur un total de plus de 13.000). «90% des primes sont venues de la bancassurance d’ICBC», a souligné Sun Chiping, président d’ICBC-Axa Life.
Sur les cinq premiers mois de l’année 2015, la joint-venture a engrangé 14,4 milliards de yuans de primes (2,08 milliards d’euros) et 171 millions de yuans de bénéfice net, contre respectivement 15,4 milliards et 71 millions pour l’ensemble de l’exercice 2014. Le douzième assureur vie chinois, implanté dans 55 villes à travers le pays, développe également des canaux de distribution numériques, notamment via la plate-forme multiservices WeChat ou le site d’ICBC.
Cette promesse de la transformation numérique est encore plus forte dans l’assurance dommages pour laquelle Axa a mis sur pied l’an dernier une coentreprise à parité avec l’assureur auto Tian Ping. La proportion des ventes directes d’Axa Tian Ping par rapport au total des primes est passée de 29,3% en 2013 à 36,5% l’an dernier. L’objectif est d’atteindre les 80% à horizon 2020. «Les investissements technologiques vont peser sur la rentabilité mais le résultat net a dépassé le business plan pour 2014», a souligné Hu Wu, président d’Axa Tian Ping.
Pour Henri de Castries, ces deux moteurs que constituent les partenariats avec ICBC et Tian Ping permettent déjà de voir loin. «La richesse est juste sous nos pieds. Pourquoi ferions-nous de grandes acquisitions ?», a-t-il lancé. Face à ces fameux «trois S», la capacité d’innovation sera aussi un élément clé. Une dimension qui a poussé le groupe a mettre en place un «Axa Lab Asie» à Shanghai afin d'être mieux connecté aux entrepreneurs et aux nouveaux modèles économiques dans la région.
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