
Aviva relance la consolidation du secteur de l’assurance au Royaume-Uni
Le prochain rachat de Friends Life Group par Aviva devrait contribuer à alléger la pression sur le marché de l’assurance-vie outre-Manche. Les deux groupes sont parvenus vendredi soir à un accord en vertu duquel Aviva va s’emparer de son concurrent pour environ 5,6 milliards de livres (7,1 milliards d’euros). Le projet prévoit une offre publique de rachat en actions sur la base de 0,74 action Aviva par titre Friends Life, valorisant celui-ci à 398,9 pence par action, «soit une prime de 15% sur le cours de clôture de vendredi», indique Aviva, conseillé par Morgan Stanley, JPMorgan et Robey Warshaw.
Les actionnaires de la cible détiendront environ 26% de l’entité élargie, tout en recevant un montant équivalent au dividende de Friends Life au titre de l’exercice fiscal 2014. La capitalisation boursière du nouveau groupe dépassera 20 milliards de livres, contre 38,5 milliards pour le leader Prudential. Comme leurs concurrents, les deux groupes ont souffert de la décision prise en mars dernier par Londres de supprimer l’obligation de contracter une rente viagère au moment de la retraite, ce qui a fait chuter les ventes de ces produits.
Cette opération sera la plus importante du secteur au Royaume-Uni depuis la fusion à 7,4 milliards de livres en l’an 2000 entre CGU et Norwich Union, qui avait donné naissance à Aviva. Le rachat de Friends Life «est un mouvement très audacieux», commente Abid Hussain, analyste à la Société Générale, en ajoutant que cette transaction accroîtra les actifs sous gestion d’Aviva, qui aura 16 millions de clients, tout en générant des synergies de coûts et de revenus. Si le groupe élargi améliorera sa capacité à verser des dividendes, cette annonce «est en contradiction avec les commentaires de la direction sur le caractère trop centré sur le Royaume-Uni d’Aviva», nuance Barrie Cornes, analyste chez Panmure Gordon.
Friends Life a choisi Goldman Sachs, Barclays et RBC Capital pour le conseiller sur cette opération. Son conseil d’administration a fait savoir qu’il recommanderait à ses actionnaires d’approuver la transaction. La réglementation britannique sur les OPA donne à Aviva jusqu’au 19 décembre pour lancer une offre formelle, faute de quoi il devra attendre six mois pour en faire une nouvelle. Selon le Sunday Telegraph, les postes de président du conseil d’administration, de directeur général et de directeur financier du nouveau groupe seront occupés par des dirigeants d’Aviva.
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