Ana Botin impose sa griffe à la tête de Santander

La fille d’Emilio Botin a remercié le directeur général Javier Marin. Le directeur financier Jose Antonio Alvarez est promu.
Antoine Duroyon

Deux mois après avoir pris la succession de son père, Ana Botin imprime sa marque à la tête de Santander. La présidente exécutive du groupe bancaire espagnol vient de remercier le directeur général Javier Martin, en poste depuis moins de deux ans, pour promouvoir à sa place Jose Antonio Alvarez. Un fin connaisseur de la maison qui tient les finances de Santander depuis une décennie. Jose Antonio Alvarez sera remplacé à ce poste par Jose Garcia Cantera, qui cédera lui-même son fauteuil à la tête des activités de marchés («global banking and markets») au banquier français et hispanophone Jacques Ripoll (ex-Société Générale).

«M. Alvarez est un responsable expérimenté et reconnu, dont l’action devrait être positive pour Santander et ses titres», estiment Stefan Nedialkov et Francesco di Giambattista, analystes de Citigroup. «Nous attendons continuité, prévisibilité et sans doute plus de transparence sur des questions telles que le capital et les priorités stratégiques», ajoutent-ils dans une note à leurs clients. Santander, qui a passé sans encombre les derniers tests de résistance européens (avec un ratio core tier one de 8,95% dans le cadre du scénario adverse), doit à la fois affronter une intensification de la concurrence et un environnement règlementaire plus strict. Le groupe a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net en hausse de 52% à 1,61 milliard d’euros et fait baisser ses créances douteuses pour le troisième trimestre consécutif.

«Le nouveau directeur général est caractérisé par sa vision des marchés mondiaux», souligne Alvaro Cuervo, directeur de l’université Cunef de Madrid, qui l’a côtoyé au conseil de l’opérateur boursier Bolsas y Mercados Españoles. Cette dimension internationale transparaît également au travers de l’installation de nouveaux administrateurs. La banque a nommé trois indépendants : Bruce Carnegie-Brown (ex-3i, Marsh), avec lequel Ana Botin a collaboré outre-Manche, Sol Daurella (Coca-Cola) et Carlos Fernandez (Finaccess Sapi). Fernando de Asua et Abel Matutes ont quant à eux démissionné du conseil. Celui-ci compte aujourd’hui quinze membres, dont neuf indépendants.

Les investisseurs ont bien réagi à cette annonce ; l’action a clôturé hier en hausse de 0,85% à 7,15 euros.

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