
Le private equity reste méconnu des épargnants français

A l’heure où les acteurs français du capital-investissement multiplient les offres à destination des investisseurs non-professionnels, Bpifrance a dévoilé le tout premier baromètre Private Equity analysant la perception de cette classe d’actifs par les particuliers. Le sondage a été mené par Opinionway auprès d’un échantillon représentatif de 1.007 Français de catégorie socio-professionnelle supérieure (CSP+). Le premier constat est sans appel: «la classe d’actifs est globalement peu connue du grand public et mal positionnée en termes de risque et de rendementpar les Français », relève Yoann Caujolle, managing director investissement et développement au sein de l’équipe Fonds de fonds de Bpifrance. Le baromètre révèle en effet que seuls 20% des personnes interrogées indiquent connaître plutôt bien ou très bien le private equity, contre 47% pour les fonds euro des assurances vie et 43% pour les actions cotées. Travail de pédagogie Le couple rendement/risque est quant à lui davantage associé à celui des actions cotées ou des cryptomonnaies. «Les Français pensent que le capital-investissement est moins performant que les actions cotées alors qu’il affiche le double de la performance des actions sur 15 ans, rappelle Gorka Gonzalez, responsable de l’activité retail chez Bpifrance. Il y a donc un important travail de pédagogie à faire, notamment sur l’horizon de placement qui est long, et sur l’illiquidité, totale ou partielle, du produit.» Taux de pénétration de 0,02% Bpifrance, convaincue de sa mission d'évangélisation en la matière, va prochainement intégrer à son site internet un portail pédagogique qui partagera ce type de baromètre, des études de France Invest, et des supports destinés à mieux comprendre le fonctionnement du private equity. «Il y a un taux de pénétration du private equity estimé à 0,02% dans le patrimoine financier des Français, ce qui est beaucoup moins que dans d’autres pays, notamment anglo-saxons où ce taux peut atteindre 10%. L’écart est immense et le défi est d’ouvrir une voie d’accès aux particuliers, avec un ticket d’entrée plus bas que ce qui était traditionnellement mis en place», souligne Gorka Gonzalez. L’essayer, c’est l’adopter D’autant qu’un autre chiffre de ce baromètre démontre que la perception du private equity est bien meilleure pour les particuliers ayant déjà investi dans la classe d’actifs. Sur l’ensemble de l’échantillon, 29% des sondés se disent probablement ou certainement prêts à y investir, mais ce taux monte à 81% chez ceux l’ayant déjà testé. «Le capital-investissement n’est pas mal vu mais mal connu par les particuliers. Pour ceux qui s’y sont intéressés, l’image est bonne et la grande majorité des CSP+ ayant déjà investi est prête à réinvestir. L’enjeu est de proposer les bons canaux de souscription et d’abaisser les barrières à l’entrée pour le plus grand nombre, avec une approche pédagogique. Le marché du capital investissement pour les particuliers non professionnels va fortement se développer dans les prochains années », fait valoir Yoann Caujolle. Les attentes des particuliers sont différentes par rapport aux institutionnels. Leurs exigences de rendement sont bien moindres, avec une médiane des sondés à 6,5%, mais leur aversion au risque de perte en capital, qui doit rester inférieur à 10%, est beaucoup plus sensible. «En moyenne, les particuliers sont satisfaits s’ils sont dans une zone de 5% à 10% de rendement net annualisé. Donc il n’est absolument pas nécessaire de leur proposer des produits en recherche de rendements très agressifs », conclut Yoann Caujolle.
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