
La MAE, l'élève prudent et sérieux de la gestion d’actifs

La Mutuelle assurance de l’éducation (MAE) prépare la rentrée des classes depuis 1932 en proposant son assurance scolaire. L’institution installée à Rouen applique ses valeurs mutualistes et son sens de la prudence à sa gestion d’actifs pour un portefeuille de près de 400 millions d’euros à fin août 2021. «Les placements financiers ne visent pas à faire le résultat de l’entreprise. Nos revenus financiers ont vocation à renforcer la compétitivité et à permettre la modération tarifaire », présente Stéphane Coste, directeur général de la MAE. La mutuelle n’a pas relevé ses tarifs depuis 2017. La MAE ne prend pas de risques avec l’argent de ses adhérents. En bon élève, le taux de couverture du SCR (Capital de Solvabilité Requis) par les fonds propres atteint 235 % à fin août 2021 contre 254 % en 2020. 10% des encours dans des fonds liés à l'éducation Stéphane Coste, DG de la MAEUne politique écrite définie par le conseil d’administration cadre les décisions d’investissements. Le portefeuille est composé de 39% d’obligations, surtout corporate (134 millions d’euros), de 24% d’immobilier (70 millions d’euros), de 18% d’OPC (90 millions d’euros) et presque autant dans la trésorerie et les dépôts. «Nous détenons une poche importante de liquidités à fin août qui correspond au début de la campagne scolaire. Cette poche qui nous permet de régler les sinistres et frais généraux en cours d’année, nous autorise aussi à abonder nos mandats ou des investissements en direct», développe Gonzague Erhardt, directeur financier. La mutuelle dispose d’un patrimoine immobilier de 70 millions d’euros géré en direct avec un peu plus de la moitié(41 millions d’euros) correspondant à son immobilier d’exploitation. «Nous sommes en train de rationnaliser et transformer notre réseau d’agences, ce qui nous a amené à céder des anciens locaux. Les plus-values réalisées ont permis de compenser en partie la baisse des rendements obligataires», explique Stéphane Coste. La MAE gère également en direct environ 10% de ses encours pour des projets qui font écho à ses valeurs et sa mission, dans l’éducation, la prévention, la protection de l’enfance ou l’égalité des chances, en recherchant une dimension de proximité. «Nous avons pu nous positionner sur l’OPCI ‘Professionnel Générations’ de Victoires Haussmann qui investit dans des micro-crèches, jardins d’enfants ainsi que des habitats partagés pour seniors en perte d’autonomie, illustre Gonzague Erhardt.Nous avons également investi dans un fonds obligataire à destination des PME rouennaisesayant pour objectif de faciliter la transmission ou la reprise d’entreprise, ou d’aider au développement ». Deux mandats cumulant 180 millions d’euros Gonzague Erhardt, directeur financierCette poche à impact tend toutefois à se réduire au profit des mandats de gestion. «Nous avons une taille modeste et des équipes assez réduites, qui ne nous permettent pas de suivre et gérer des investissements trop nombreux, nous privilégions donc les mandats», souligne Stéphane Coste. La MAE délègue le reste de ses encours à OFI AM et Egamo (groupe VYV), avec des valeurs et une histoire mutualiste. Un mandat de 140 millions d’euros est confié à OFI et un autre de 40 millions à Egamo, investis en obligations et actions européennes. «Nous restons fidèles à ces deux acteurs OFI et Egamo, très proches du monde mutualiste, nous sommes satisfaits de leurs expertises et services», poursuit le directeur général. Le comité d’investissement de la MAE fait le point chaque trimestre avec ses deux gérants et se donne la possibilité d’ajuster les mandats, notamment en leur consacrant une partie du volant de trésorerie. «En obligataire, nous avons eu tendance à baisser un peu le niveau de rating pour maintenir nos résultats face à la baisse des taux, tout en restant très prudent. Nous n’avons pas cherché à investir davantage dans des actifs risqués, la poche actions n’a pas varié», commente le directeur financier. A fin août 2021, le portefeuille obtenait un rendement à près de 2%, net de frais et hors plus-values latentes, au cours d’un exercice «marqué par de fortes fluctuations des marchés au regard des événements sanitaires».
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