Le non coté est-il désormais incontournable dans d’ allocation d’ actifs d’ un investisseur institutionnel ?

Environnement durable de taux bas, effritement des rendements obligataires, évolution de la réglementation avec notamment l’arrivée de Solvabilité II… Dans un tel contexte de marché, le non coté représente une classe d’actifs attractive pour les investiseurs institutionnels dans l’optique d’une diversification de leur portefeuille. Pour en parler, Instit Invest a organisé un panel TV le 3 décembre dernier, dans le cadre de la JNI, réunissant François de Varenne, président du directoire de Scor Global Investments, Anne-Laure Gelot, responsable des relations investisseurs chez ACG Capital, Philippe Legrand, managing director France de RBC Investors & Treasury Services et Antoine Dréan, fondateur et président de Palico.
Un secteur en pleine croissance « Il y a 25 ans, les investissements dans le private equity représentaient 25 milliards de dollars d’encours sous gestion dans le monde, a affirmé Antoine Dréan. Aujourd’hui, ils s’élèvent à 4000 milliards de dollars. La classe d’actifs est en plein essor » Un point de vue partagé par Philippe Legrand, qui a souligné que le private equity progressait énormément dans la plupart des pays. « La recherche de performance et l’évolution de la réglementation vont dans le sens d’un développement du private equity, a-t-il confirmé. Il s’agit pour nous d’un segment stratégique. » Les intervenants ont ensuite souligné que la société libre de partenariat (SLP), nouveau véhicule de capital investissement français coté issu de la loi Macron I, devrait favoriser les investissements étrangers dans le non coté. « Cette structure va intéresser les investisseurs institutionnels et notamment les étrangers, a indiqué Philippe Legrand. La SLP est une réplique à la française des limited partnerships que l’on peut trouver dans le monde anglo-saxon ». François de Varenne a, quant à lui, indiqué que Scor possédait une approche « pragmatique » face au cadre réglementaire imposé par Solvabilité II. « Le non coté est devenu très pénalisé en capital », a-t-il rappelé. En matière de private equity, Scor privilégie les investissements en direct plutôt que dans des fonds. « Le private equity n’est pas notre métier, a indiqué François de Varenne. Nous avons investi au côté de 3G Capital, dans le rachat de Burger King, Kraft Foods et Heinz. » Par ailleurs, l’institution a renforcé ses investissements dans les dettes privées dès 2010. « La rémunération est bonne au regard du risque pris, a poursuivi François de Varenne. Dans notre optimisation du couple rendement/risque avec le capital alloué, nous nous sommes rendu compte que la charge en capital n’était pas très élevée sur les dettes privées ». L’institution s’est dirigée dans trois segments : le crédit, orienté vers les leverage loans, la dette immobilière et la dette infrastructures. En prenant le portefeuille global du groupe Scor, constitué à 50% d’actifs en dollars, la poche consacrée à la dette privée, toutes devises confondues, se situe autour de 4% aujourd’hui. « Sur le private equity, les risques sont relativement maîtrisés, a expliqué Anne-Laure Gelot. Dans un fonds de fonds, le seuil minimum de rendement attendu est de 7% ». Elle a poursuivi en expliquant que les attentes des institutionnels, quelle que soit leur traille, avaient changé avec l’évolution réglementaire. « Les investisseurs ont une grande volonté de proximité, a-t-elle complété. Au même titre, la dimension ESG dans la sélection des nouvelles sociétés de gestion est devenue importante. Notons que le reporting Ampere s’applique aussi aux sociétés de gestion de capital investissement. Les investisseurs auront donc, sous Solvabilité II, une transparence totale sur les investissements sous-jacents. ». Sylvie Malécot, rapporteur du panel, a conclu en rappelant que, si le non coté était devenu incontournable, les rendements attractifs proposés pouvaient parfois être en contradiction avec la dimension risque, primordiale chez les institutionnels.
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