Le portefeuille du Fonds de réserve pour les retraites recule de 10% en 2022

Le FRR a subi les turbulences de marché mais les très bons résultats dans le non-coté ont compensé les dégâts.
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La performance 2022 du portefeuille du FRR a été «sauvée» par les actifs non cotés  - 

Le Fonds de réserve pour les retraites (FRR), qui a publié ce 24 mars ses résultats de l’année passée, affiche une contre-performance de -10% en 2022 avec un effet marché négatif de -2,6 milliards d’euros. Le portefeuille de 21,3 milliards d’euros subit la baisse des actions cotées, des obligations d’Etat et d’entreprise de qualité. «Les actifs risqués cotés (environ 60% du total dont une moitié de risque actions pur, le reste étant composé d’actions couvertes par des options, de crédit à haut rendement et de dette des marchés émergents) ont produit une performance estimée par les indices représentatifs de -12% tandis que les actifs dits de couverture (OAT et crédit de qualité) affichent une performance négative de -13,3% du fait de la remontée des taux d’intérêt», détaille le FRR.

Le non-coté en secours

Le fonds a amorti la baisse grâce à son programme d’actifs non cotés (dette non cotée à taux variable ou à échéance courte, capital investissement y compris infrastructures d’énergies renouvelables et de mobilité électrique, volet late stage de l’initiative Tibi, immobilier de logement intermédiaire) Les actifs non cotés ont procuré un surcroît de rendement «exceptionnel» par rapport aux actifs cotés correspondants, supérieur à 600 millions d’euros, soit près de 2,5 points de rendement pour l’ensemble du portefeuille. Quand les indices des actifs cotés chutaient de -12% en 2022, le portefeuille de non-coté réalisait un rendement positif de l’ordre de 10,5%. Cette surperformance de 22 points «n’est évidemment pas reproductible chaque année mais elle traduit la bonne santé d’ensemble du portefeuille d’actifs non cotés du FRR et vient récompenser les choix de long terme effectués par la gouvernance et les équipes», relève le FRR.

Le FRR s’est positionné sur le non-coté dès 2013, offrant «une bonne contribution au financement de l’économie, une diversification du portefeuille et une captation de primes de liquidité». Les 2,9 milliards de placements non cotés (soit 13,7% du portefeuille) sont investis aux deux tiers en France, contribuant au financement de l’économie et à la transition climatique. Le FRR attire l’attention sur les performances «particulièrement remarquables» des infrastructures.

Toutefois, le FRR reste en partie bridé sur les actifs illiquides car son horizon a été raccourci au moment de la réforme des retraites de 2010. Le fonds, dont la mission était de contribuer au financement des retraites, a dû participer plus activement à l’extinction de la dette de la Sécurité sociale en versant 2,1 milliards par an à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) de 2011 à 2024 inclus et un flux unique à la Caisse nationale d’assurance vieillesse au titre de la soulte CNIEG (retraites des agents EDF, Engie, RTE, ERDF…) en 2020. A partir de 2025, il versera 1,45 milliard par an pour l’apurement de la dette sociale jusqu’en 2033. Le FRR a donc été davantage mis à contribution. Jusqu’en 2010, il avait retenu l’hypothèse de 21 flux de décaissement pour la dette sociale entre 2020 et 2040. En outre, le FRR a dû verser 5 milliards à la Sécurité sociale au moment de la crise Covid.

En 2022, les encours du FRR ont donc été entamés à la fois par les déboursements pour la Cades (2,1 milliards d’euros) et par la contre-performance financière (-2,6 milliards d’euros). Depuis janvier 2011, sa performance annualisée atteint +3,4%, nette de tous frais, représentant une création de valeur pour les finances publiques de 11,3 milliards d’euros.

Des mandats devant intégrer les objectifs Net Zero

Le fonds, membre de la Net Zero Asset Owner Alliance, renforce ses engagements climat. Il vise une réduction de 20% de son empreinte carbone de portefeuille entre 2019 et 2025 après avoir réalisé une baisse de 40% entre 2010 et 2020. L’année dernière, il a attribué trois mandats de gestion intégrant une réduction de 50% des émissions de CO2 par rapport à l’indice de référence et trois mandats d’obligations d’entreprises de bonne qualité en dollars avec une réduction de 40% des émissions de CO2 par rapport à l’indice de référence. «Cette approche sera appliquée en 2023 aux mandats de gestion d’obligations à haut rendement en dollar et d’actions petites et moyennes capitalisations européennes dont les appels d’offres sont en cours, ainsi qu’aux mandats d’actions de petites et moyennes capitalisations françaises et actions américaines dont les appels d’offres seront lancés courant 2023 », précise-t-il.

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