L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt

Axa, Allianz, Scor, Matmut, Sompo quittent l’alliance des assureurs voulant atteindre collectivement la neutralité carbone des couvertures de risques. Les pressions anti-ESG sont venues des États-Unis.
dessin de bâtonnets (dominos de profil ?) en train de tomber en série, chacun entraînant le suivant
La série de défections au sein de la NZIA s’allonge  -  © AdobeStock

Ci-gît la «Net Zero Insurance Alliance» (NZIA)… Jeudi 25 mai, Axa, Scor, Matmut, Allianz, l’assureur japonais Sompo, ont, à leur tour, annoncé qu’ils se retiraient du groupe des assureurs et réassureurs qui s’étaient engagés à porter leurs portefeuilles de risques d’assurance à un niveau d’émissions nettes de gaz à effet de serre nul d’ici à 2050.

Alors que Swiss Re avait fait part de son départ lundi 22 mai, d’autres réassureurs avaient également pris leurs distances ces derniers mois : Munich Re, Zurich Insurance, Hannover Re. Le groupe compte encore 21 membres, dont Crédit Agricole Assurances, mais cette série de défections laisse augurer un avenir incertain pour la NZIA.

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Doutes en série

Les démissionnaires ont des parts de marché aux Etats-Unis, rappellent les Nations-Unies dans un communiqué. Certains observateurs avancent que ces groupes cèdent aux pressions des lobbys anti-ESG. Munich Re a aussi évoqué des risques concurrentiels pouvant être sanctionnés par les lois antitrust. Dans une lettre adressée à la NZIA, datée du 15 mai, le procureur général de l’Utah met ainsi clairement la pression sur les assureurs en évoquant les risques de conformité avec les lois américaines et en insistant sur la hausse des coûts d’assurance, du gaz et des produits et services qu’entraînent les politiques d’engagement et de réduction des gaz à effet de serre menées par les assureurs.

«Axa poursuivra son parcours individuel en matière de développement durable, en tant qu’assureur, investisseur et entreprise responsable», indique le groupe dans un communiqué. L’assureur veut fixer ses propres objectifs de décarbonation pour accompagner ses clients dans leur transition. En début d’année 2023, les membres de la NZIA avaient convenu d’une première feuille route de décarbonation des portefeuilles de risques souscrits et devaient présenter leurs objectifs d’ici à fin juillet.

Le départ d’Axa, qui assurait la présidence et qui faisait partie, comme Scor, des membres fondateurs du groupe créé au G20 de Venise en juillet 2021, pourrait présager la fin de cette coalition ou une révision de ses ambitions.

«Sous la présidence d’Axa, la NZIA a permis la mise en place d’outils et de méthodologies permettant aux entreprises individuelles de mesurer et de publier les émissions de gaz à effet de serre associées aux portefeuilles de souscription d’assurance et de réassurance. Ces outils ont été développés en ‘open source’ et mis à la disposition, non seulement des membres de la NZIA, mais aussi d’un public plus large», fait valoir l’assureur français.◆

Dans un communiqué, les Nations-Unies réaffirment leur conviction que : « pour faire face avec succès à l’urgence climatique, il existe un besoin fondamental et urgent de collaboration, et pas seulement d’action individuelle ».

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