KLP exclut deux entreprises américaines pour violation des droits humains

Le fonds de pension norvégien refuse de soutenir les pratiques de ces sociétés qui gèrent des centres d’accueil de réfugiés et donc les sort de son univers d’investissement.
Laurence Pochard
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Echec total du dialogue. Le plus grand fonds de pension norvégien, KLP, annonce l’exclusion de deux entreprises américaines de son univers d’investissement: Core Civic et Geo Group. Le fonds cesse de les financer à cause de leurs pratiques en matière de droits humains. Il juge que leur comportement crée un risque inacceptable de non-respect de ses lignes directrices d’investissement responsable. «Les deux entreprises gèrent des centres d’accueil de réfugiés dans plusieurs Etats américains et font partie des plus grands acteurs dans les services de sécurité, précise Kiran Aziz, qui dirige l’investissement responsable au sein de KLP. Des réfugiés dans certains de ces centres sont détenus contre leur volonté et sans base légale. De tels emprisonnements aléatoires représentent une violation de la loi internationale.» Elle ajoute que le haut-commissariat aux réfugiés des Nations-unies a également critiqué les pratiques de ces sociétés. Des groupes de défense des droits de l’homme tels que Human Rights First, Amnesty et Human Rights Watch font partie des organisations qui ont documenté ces violations. La liste des maltraitances est éloquente: manque de soins pour les détenus atteints de maladies chroniques, des conditions de travail proches de l’esclavage, absence de suivi des détenus atteints de maladies mentales, manque de protection pendant le Covid-19, séparation des familles et agressions sexuelles (les deux derniers points concernent uniquement Geo Group). Ces faits concernent la période s’étendant entre 2011 et 2022. Sourde-oreille KLP avait pourtant ouvert le dialogue avec les deux entreprises pour tenter de les influencer, sans succès. L’investisseur estime qu’elles n’ont montré que peu de compréhension des accusions qui leur ont été faites et réfutent le jugement de KLP sur le caractère inadmissible de certaines des conditions de leurs activités. Le détenteur d’actifs avait investi près de 4 millions de couronnes norvégiennes (386.538 euros) sur ces deux émetteurs. Ces lignes ont donc été intégralement cédées.

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