
Aésio prépare une politique d’exclusion sur le pétrole et gaz

Aésio mutuelle, qui réunit depuis janvier 2021 les mutuelles Adréa, Apréva et EOVI-MCD et qui fait partie du groupe Aéma (Aésio, Macif, Abeille Assurances), veut renforcer ses exclusions sur les énergies fossiles. Dans son premier rapport climat, le groupe avec ses 2 milliards d’euros sous gestion à fin 2021 (dont 41% confiés à des gérants externes) dit étudier une exclusion «renforcée» des entreprises du secteur des hydrocarbures en analysant l’impact « d’une cession des émetteurs réalisant de nouveaux projets d’exploration et de toutes entreprises exposées à plus de 20% de son chiffre d’affaires aux méthodes non conventionnelles». Des désengagements ont déjà été appliqués pour les entreprises portant des projets d’exploitation en zone Arctique. «L’ambition du groupe en la matière, soutenue par une politique « pétrole et gaz », permettra de renforcer ces orientations d’ici à la fin de l’année», nous précise la mutuelle. Aujourd’hui, Aésio est exposé à hauteur de 1,35% aux énergies fossiles. Le groupe estime également à 11% son exposition dans les secteurs «marron » (automobile, industrie, aéronautique, agriculture, pétrole et gaz…) contre 35% environ pour l’indice des obligations d’entreprises de l’Euro zone (Index Corporate EUR bonds). Les émetteurs ayant les plus fortes contributions à l’empreinte carbone du groupe sont Imerys, Technip, ArcelorMittal, Airbus et BASF (16% environ des émissions pour 2,7% du portefeuille). Une «warning list » pour les controverses est également mise à jour. Elle comprend 77 émetteurs en 2021 contre 119 à fin 2018. Pour piloter ces sujets d’investissement responsable, Aésio a créé un poste au sein de la direction «Actifs, financement et trésorerie», occupé par Michael Caro, ancien gérant ISR chez Aésio. «Les orientations prises dans ce cadre sont soumises à la commission financière de la mutuelle. Des groupes de travail au niveau d’Aéma Groupe permettent de mener une réflexion commune sur ces sujets structurants», ajoute Aésio. 17,5% des investissements liés à la taxonomie Dans son portefeuille d’actifs, Aésio se félicite des premières avancées de son jeune groupe. Le poids des entreprises affichant une performance ESG dite « avancée » progresse, à 46% du portefeuille, contre 41% fin 2020 et 39% fin 2019. Aésio va continuer à investir dans les actifs verts. A fin 2021, 17,5% des investissements étaient compatibles avec la taxonomie européenne climatique. Le groupe a investi 21 millions d’euros dans des fonds à impact et/ou à ancrage régional (fonds FNMF Mutuelles Impact, fonds Bien-être, fonds Captec santé nutrition, fonds régionaux, santé et impact, Mirova Eurofideme 3). Il va privilégier «de nouvelles thématiques d’investissement sur le capitalnaturel (forêts, océans, montagnes...)». Aésio a participé au fonds « Blue Ocean » lancé par Swen CP avec l’Ifremer. Aésio commence également à mesurer l’impact de ses investissements et ses risques liés à la perte de biodiversité. Le groupe s’appuie sur l’expertise de Moody’s ESG afin d’obtenir son score sur l’enjeu de protection de la biodiversité (60,9/100). Aésio étudie pour l’automne l’opportunité d’une adhésion au « Finance for Biodiversity Pledge ». Aésio travaille avec Vigeo-Eiris (devenu Moody’s ESG) depuis 2018 pour l’analyse extra financière des actifs cotés. Le groupe s’est aussi doté de l’outil de Sequantis (Transition Monitor) pour mesurer en temps réel la performance ESG du portefeuille. Sequantis était déjà son fournisseur de logiciel de gestion d’actifs. La mutuelle reconnait toutefois qu’ «à ce stade, l’évaluation de cette performance et des risques associés est complexe et basée sur des données ESG difficiles à obtenir et incomplètes. A partir de l’exercice 2023, le cadre et le processus d’identification des risques ESG seront revus annuellement».
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