
L’envolée d’AMC tourne au casse-tête pour la gestion indicielle

Le repli a été de courte durée. L’action du groupe américain de salles de cinéma AMC Entertainment a repris lundi le chemin de la hausse, soutenue par une armée d’investisseurs particuliers réunis notamment sur les forums du site Reddit. Elle regagnait près de 20% en milieu de séance et a été multipliée par plus de 25 depuis le début de l’année. La Securities and Exchange Commission (SEC) a fait savoir qu’elle surveillait les échanges sur cette valeur et d’autres afin de détecter d’éventuels signes de manipulation. GameStop, qui fait également l’objet d’une enquête du régulateur boursier américain après son envolée du début d’année, de même que BlackBerry ou Koss, enregistraient également d’importants mouvements.
Ces mouvements erratiques sont aussi un casse-tête pour les gérants indiciels. Pour les produits indexés sur la performance de l’indice Russell 2000 des valeurs moyennes américaines, dont font partie AMC et GameStop, cela signifie qu’une part importante de la performance provient de ces valeurs dopées par l’effet Reddit plus que par la qualité fondamentale des entreprises avec une altération du profil de risque du fonds. L’indice Russell 2000 a bondi de 84% sur un an, en grande partie porté par cet effet. L’ETF iShares Russell 2000 de BlackRock (68 milliards de dollars d’actif sous gestion) est le plus gros détenteur d’actions AMC avec 1,7% du capital.
Vu la forte hausse de ces valeurs, la rotation dans les indices pourrait être un moment charnière. AMC et GameStop pourraient quitter l’indice Russell 2000 pour intégrer le Russell 1000, avec des conséquences potentielles sur la performance de l’un et l’autre. FTSE Russell devrait publier la liste définitive après la clôture du 25 juin, les changements intervenant le 28 juin. Or après leur bond récent, la capitalisation de ces titres dépasse largement le maximum pour être inclus dans l’indice Russell 2000, soit 5,2 milliards de dollars. AMC et GameStop pèsent respectivement 29 milliards et 20 milliards. Contrairement aux investisseurs actifs, les fonds passifs doivent attendre le jour de la rotation pour intégrer les changements.
Sur le marché, certains commencent à parier sur un plongeon de ces valeurs après leur fort rebond qu’ils jugent insoutenable. Si la plupart des institutionnels se tiennent à l’écart de ces valeurs, note un banquier cité par Reuters, certains tentent des stratégies baissières (bear put spread) via des options permettant de jouer la baisse du titre en limitant les pertes en cas de poursuite de la hausse. L’épisode de janvier sur GameStop a laissé des traces.
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«Ultimatum»: l'intersyndicale, s'appuyant sur sa mobilisation contre l'austérité, met la pression sur Sébastien Lecornu
Montreuil - L’intersyndicale, réunie vendredi au lendemain d’une large mobilisation contre les mesures d’austérité budgétaires, a donné jusqu'à mercredi au nouveau Premier ministre pour répondre "à leurs revendications» et menacent d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations. Les huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) demandent notamment «l’abandon de l’ensemble du projet» dont «le doublement des franchises médicales, l’année blanche (...), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage», ainsi que la remise en cause du 1er Mai férié et chômé, dans un texte commun rendu public vendredi. Elles lancent ainsi un «ultimatum» à Sébastien Lecornu : «Si d’ici au 24 septembre (mercredi), il n’a pas répondu à leurs revendications, les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations», préviennent-elles. L’intersyndicale, réunie pour la première fois depuis le mouvement contre la très controversée réforme des retraites en 2023, a réuni de 500.000 à plus d’un million de manifestants - selon les autorités ou la CGT - pour contester les mesures budgétaires présentées mi-juillet par l’ancien Premier ministre, François Bayrou. Une mobilisation couronnée de «succès», selon les syndicats, pour qui l’ampleur du mouvement «confirme la colère et la détermination des salariés, privés d’emploi, jeunes et retraités». «Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !», écrivent-ils, réclamant une «justice fiscale». Si le nouveau locataire de Matignon est revenu la semaine dernière sur la suppression des deux jours fériés, il n’a pour l’heure pas précisé aux leaders syndicaux ses intentions concernant les autres mesures. Dans une déclaration publiée par ses services, jeudi soir, Sébastien Lecornu a indiqué qu’il recevrait "à nouveau les forces syndicales» et assuré que les «revendications» des manifestants pour plus de justice sociale et fiscale étaient «au coeur des consultations» qu’il avait engagées avec les forces politiques et syndicales. © Agence France-Presse -
Aide à la conduite: le chinois Xiaomi va effectuer une correction à distance pour régler un défaut logiciel sur 110 000 véhicules
Pékin - Le constructeur chinois Xiaomi va effectuer une correction à distance sur plus de 110.000 voitures électriques déjà sur le marché pour un défaut du système d’aide à la conduite, quelques mois après un accident mortel. Les firmes technologiques et les constructeurs automobiles chinois sont lancés dans une course au développement de technologies d’aide à la conduite, nouveau champ de bataille d’un marché ultra-compétitif. Mais ces technologies ont fait l’objet de vifs débats après un accident mortel en mars impliquant un véhicule SU7, le modèle phare de Xiaomi, au moment où son mode d’aide à la conduite était activé. «Le système pourrait présenter une insuffisance dans la reconnaissance, l’alerte ou la gestion de scénarios extrêmes», a affirmé vendredi l’administration chinoise pour la régulation du marché dans un communiqué. Xiaomi «procédera à une mise à jour logicielle gratuite par OTA (à distance) pour éliminer ce défaut», ajoute le document. Le constructeur, sur le réseau social Weibo, a confirmé une mise à jour à distance et gratuite de ses voitures SU7 produits avant le 30 août 2025. Selon le régulateur, 116.887 véhicules sont concernés. Accident mortel Trois jeunes étudiantes avaient été tuées lors de l’accident survenu en mars, au moment où le système du SU7 proposé sous l’appellation «autopilote» (Navigate On Autopilot - NAO) était activé. Le véhicule avait détecté un obstacle sur une section en chantier de l’autoroute et émis un avertissement avant de rendre le pilotage au conducteur, avait expliqué Xiaomi dans un rapport. Quelques secondes plus tard, le véhicule avait percuté une barrière à la vitesse de 97km/h. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient le véhicule en flammes, puis l'épave calcinée. Cette tragédie avait lancé en Chine un débat autour de la publicité dont font l’objet ces véhicules, parfois présentés comme capables de conduite autonome, ainsi que sur les causes de l’incendie ou encore sur la possibilité d’ouvrir les portes en cas d’urgence. «Priorité absolue» Le système «autopilote» proposé par le SU7 «augmentait le risque de collision (...) en l’absence d’intervention rapide du conducteur», a conclu vendredi le régulateur chinois. Xiaomi fait de la sécurité des utilisateurs une «priorité absolue», a de son côté réagi l’entreprise sur Weibo, ajoutant qu’aucune pièce physique ne devait être remplacée. Les corrections logicielles à distance, sans retour chez le concessionnaire, sont une pratique courante chez les constructeurs automobiles. Mais la nouvelle de la mise à jour logicielle a relancé le débat public autour de l’accident de mars: un mot-dièse lié à cette annonce avait été consulté plus de 70 millions de fois sur Weibo vendredi après-midi. Lancé en mars 2024, le SU7 a marqué l’entrée audacieuse du géant de l'électronique grand public et des smartphones dans le marché chinois des véhicules électriques. En juillet 2025, Xiaomi avait déjà livré un total de plus de 300.000 SU7, selon des données du Centre chinois de technologie et de recherche automobile, publiées à l'époque et citées par l’agence Bloomberg. Le modèle SU7 n’est aujourd’hui pas officiellement disponible à la vente à l'étranger, mais il pourrait faire son entrée dans les prochaines années sur le marché européen. © Agence France-Presse -
Le CAC 40 en hausse avant un important appel entre Donald Trump et Xi Jinping
Paris - La Bourse de Paris progresse vendredi, avant de se focaliser sur un entretien téléphonique prévu entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, à la tête des deux premières puissances économiques du monde. L’indice vedette CAC 40 grimpait de 0,67% vers 10h00, en hausse de 52,90 points à 7.907,51 points. Jeudi, la Bourse a terminé en hausse de 0,87%, à 7.854,61 points. «L’attention se concentrera sur l’appel entre Donald Trump et Xi Jinping», à 13H00 GMT, «susceptible d’influencer fortement le climat de marché», soulignent les économistes de Deutsche Bank. «Les discussions devraient porter notamment sur TikTok et sur la possibilité d’un apaisement plus durable dans les tensions commerciales. Pour l’heure, les droits de douane restent inférieurs à leur pic observé début avril, mais la situation repose sur une extension provisoire de 90 jours, qui court jusqu’en novembre», ont-ils poursuivi. Il s’agit du second entretien téléphonique entre les deux hommes depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, et du troisième depuis le début de l’année, en comptant un appel en date du 17 janvier. «Une prolongation de la trêve commerciale est possible» entre les deux premières puissances économiques du monde, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, «mais la durée des négociations laisse à la Chine le temps de réduire sa dépendance technologique aux États-Unis». Par exemple, «Pékin a ordonné à Alibaba, ByteDance et d’autres géants technologiques de cesser leurs achats d’une puce conçue spécialement pour le marché chinois par Nvidia», souligne John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. «Mais les grands acteurs chinois, comme Alibaba et Baidu, peinent encore à développer des alternatives locales capables de rivaliser en efficacité énergétique et en compatibilité logicielle» avec les géants américains, à commencer par Nvidia. Par ailleurs, cet appel suit de peu une démonstration de force diplomatique de Xi Jinping, qui a organisé début septembre en Chine un grand sommet avec, entre autres, les dirigeants russe et indien. Piqué au vif par la complicité affichée par le président chinois et Vladimir Poutine ainsi que par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, pendant un grand défilé militaire à Pékin, Donald Trump avait alors accusé Xi Jinping de «conspirer» contre les Etats-Unis avec ses invités. «En résumé, la semaine s’achève sur une guerre des puces qui s’intensifie (...) et des risques politiques et géopolitiques persistants», conclut Ipek Ozkardeskaya. BNP Paribas salué Vers 09H50, BNP Paribas gagnait 1,47% à 79,54 euros. Société Générale prenait 1,32% à 58,16 euros et Crédit Agricole 0,95% à 16,46 euros. Euronext CAC40 © Agence France-Presse