
Indices au beau fixe pour les experts des ETF

« Après une croissance annuelle moyenne de 15 % sur la dernière décennie, l’industrie européenne des ETF (exchange-traded funds, NDLR) devrait enregistrer en 2021 une activité record puisque, à fin juillet, la progression des encours était déjà de 19 % à 126 milliards d’euros… » Cette annonce d’Isabelle Bourcier, responsable des gestions quantitative et indicielle chez BNP Paribas Asset Management, illustre la montée en puissance de ce mode de gestion chez les asset managers. Afin de soutenir la croissance de l’activité, ces derniers renforcent donc leurs équipes dédiées. Chez Lyxor AM, qu’Amundi est en train de racheter à la Société Générale, la filière fonds indiciels cotés créée dès 2001 emploie une centaine de collaborateurs. « Dans cet écosystème, la gestion représente à elle seule 20 % du staff, souligne Raphaël Dieterlen, responsable des investissements gestion passive de Lyxor. Le reste se répartit entre la vente, le marketing, la structuration produit, la recherche, les marchés de capitaux et l’informatique. »
La filière a également enregistré une progression régulière de ses effectifs. « En 2016, lorsque nous avons décidé de créer une équipe intégrée sur les ETF, 14 personnes y travaillaient. Cinq ans plus tard, une trentaine d’experts ont en charge la gestion de nos 34 milliards d’euros d’encours », note Isabelle Bourcier. Les recrutements ont le plus souvent concerné tous les métiers. « Dans cette industrie, tout est imbriqué, explique Fannie Wurtz, directrice de la ligne métier ETF, indiciel et smart beta chez Amundi. Plus vous créez de produits, plus vous avez besoin de vendeurs pour les commercialiser et de gérants pour les piloter… Par ricochet, vous devez aussi vous renforcer au marketing, à la structuration, au capital market... »
Diversité de profils
La tendance n’est pas près de s’inverser. « Les besoins en recrutement nous amènent à embaucher en continu de nouvelles recrues, confie Isabelle Bourcier. Nous privilégions une grande diversité de profils, des seniors côtoyant au sein des équipes des juniors fraîchement diplômés des écoles de commerce et d’ingénieurs, ou en sortie de volontariat international (VIE) ou d’alternance. » A la gestion, les candidats dotés d’une solide expertise en mathématiques financières après un parcours dans la recherche quantitative ou l’informatique sont particulièrement recherchés. Les équipes accueillent aussi des gérants venus de la gestion active traditionnelle. C’est ce chemin qu’a parcouru Luca Pagni, 48 ans, recruté comme gérant ETF par BNP Paribas Asset Management en 2019. « Après avoir exercé pendant vingt ans comme gestionnaire d’obligations d’entreprise, j’ai eu envie de découvrir un nouvel univers d’investissement, raconte cet Italien diplômé en économie et commerce à Rome. Lorsque j’ai vu sur la plateforme de mobilité interne du groupe qu’un poste de gérant ETF obligataire s’ouvrait, j’ai postulé, en mettant en avant ma connaissance des spécificités de ce marché. »
Force du réseau
Pour attirer les nouveaux talents, les équipes ETF s’appuient en priorité sur la mobilité interne. « Lorsque nous avons besoin d’aller chercher une expertise sur le marché, le réseau fonctionne assez bien car l’industrie des ETF est un petit monde », ajoute Raphaël Dieterlen. La force de ce réseau, Anne-Marie Mussard, 39 ans, l’a expérimentée en 2020 lorsqu’elle a été recrutée comme gérante de portefeuille ETF obligataires chez Lyxor AM, après avoir été recommandée par un ancien collègue de chez DWS à Londres où elle a occupé pendant deux ans le poste de responsable de l’équipe en charge des ETF obligataires. Pour cette diplômée du master 2 banque et finance de la Sorbonne, le travail au quotidien est intense. « Entre la gestion des stratégies passives, le suivi des événements de marché et les volumes de transaction à réaliser pour ajuster nos portefeuilles, les journées sont souvent bien remplies », assure-t-elle. « Contrairement à ce que certains peuvent penser, il ne suffit pas d’acheter des produits ETF et de suivre les indices en attendant que les choses se passent, complète Luca Pagni. Il s’agit en réalité d’un métier très technique, qui implique beaucoup de rigueur et une capacité à traiter des analyses souvent complexes. Depuis mon arrivée il y a deux ans, j’ai aussi eu l’occasion de participer au lancement de deux nouveaux indices ESG (environnement, social, gouvernance, NDLR) centrés sur la finance verte et le climat. »
« Ce métier nous permet également d’interagir avec les équipes produits et structuration, mais aussi avec les commerciaux, les investisseurs, les dépositaires et les valorisateurs afin de nous assurer que la performance des fonds est bien en ligne avec celle des indices », ajoute Anne-Marie Mussard. Cette technicité et cette exposition sont d’ailleurs recherchées. « Nous avons plein d’exemples d’évolutions vers les gestions active, systématique ou fondamentale, la recherche ou l’IT, observe Arnaud Gihan, responsable de l’activité iShares de BlackRock pour la France. Nous avons même d’anciens gérants qui sont partis rejoindre les équipes ESG. » La filière offre également la possibilité de mener de belles carrières. Mehdi Balafrej peut l’attester. « Depuis mon arrivée chez Amundi en 2013, je suis passé par pratiquement toutes les équipes de la ligne métier, rapporte cet ingénieur de 40 ans diplômé de Centrale Lyon. J’ai ensuite enchaîné avec des fonctions managériales de responsable de l’ingénierie produit, puis de responsable adjoint du développement produit et du capital market, avant d’être nommé responsable de la gestion ETF et indicielle en juillet 2020. » Les évolutions comme celle de Mehdi Balafrej ne sont pas rares chez Amundi. « Les ETF offrent une très belle visibilité, assure Fannie Wurtz. Sylvain Brouillard, qui a été responsable adjoint de la gestion ETF, indiciel et smart beta pendant cinq ans, a été nommé l’année dernière ‘deputy CEO’ d’Amundi en Allemagne. »
Plus d'articles du même thème
-
En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
L'horizon est une valeur recherchée, même chez les ETF. Premier venu sur le marché européen des fonds cotés obligataires à maturité fixe, BlackRock capte près de 90 % de l’encours. Mais en lançant le premier produit high yield, DWS continue d’innover. -
State Street IM et Blackstone s'associent pour créer un ETF sur la dette collatéralisée européenne
Ce lancement s'appuie sur le partenariat déjà existant entre les deux sociétés de gestion aux Etats-Unis. -
UBS AM liste quatre ETF construits autour des «Mega Cap»
Le fournisseur segmente les indices MSCI World et MSCI USA en expositions autour des plus importantes capitalisations et... sans elles.
A la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street termine sans direction claire, prudente avant les prix à la consommation
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateurs aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. «Le marché connaît quelques ventes avant la publication demain (jeudi) de l’indice CPI» des prix à la consommation américains, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities. Mercredi, les investisseurs ont finalement peu réagi à l’annonce d’un recul surprise des prix à la production en août aux Etats-Unis (-0,1%), après une forte augmentation un mois plus tôt (+0,7% en juillet). «C’est une bonne nouvelle, mais cet indicateur ne porte que sur un seul mois, et n’indique donc pas de véritables changements vis-à-vis de l’inflation, qui reste tenace», a expliqué M. Cardillo. En rythme annuel, l’indice a ralenti en août à +2,6%. En revanche, hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, il a accéléré à +2,8%. La publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) avant l’ouverture de Wall Street sera plus «significative», a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers, car elle viendra affiner les attentes des investisseurs concernant les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). Selon l’outil de veille FedWatch de CME, la grande majorité des acteurs du marché estiment que l’institution baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. «Mais si le CPI est inférieur aux prévisions (...) cela pourrait ouvrir la voie à une baisse d’un demi-point la semaine prochaine», a estimé M. Cardillo. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mardi, à 4,04% vers 20H20 GMT contre 4,09%. A la cote, Oracle a été catapulté (+36,07% à 328,62 dollars) après avoir annoncé que le chiffre d’affaires de ses infrastructures «cloud» (informatique dématérialisée) devrait atteindre 144 milliards de dollars d’ici 2030, profitant de l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA). A l’occasion de la publication mardi de ses résultats trimestriels, le groupe a annoncé dans un communiqué anticiper une croissance de 77% du chiffre d’affaires d’Oracle Cloud Infrastructure, «pour atteindre 18 milliards de dollars cette année fiscale». Selon le Wall Street Journal, le groupe aurait par ailleurs signé un contrat d’environ 300 milliards de dollars avec OpenAI, l’un des leaders de l’IA générative. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna a reçu un accueil mitigé pour son premier jour de cotation à la Bourse de New York. L’entreprise a fait son entrée avec un titre vendu au prix de 40 dollars l’unité. L’action a terminé à 46,33 dollars (+15,8%). La chaîne de sandwicheries Potbelly s’est envolée (+31,32% à 16,98 dollars) après que la société a annoncé qu’elle avait accepté d'être rachetée par RaceTrac, entreprise de stations-services et de magasins de proximité aux Etats-Unis, dans le cadre d’une transaction évaluée à environ 566 millions de dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
La Bourse de New York termine sans direction claire
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. Nasdaq © Agence France-Presse -
Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse