
« Créativité intellectuelle, humilité et capacité de décision sont indispensables »

Marie Clark, associée chez Vendôme Associés
Le profil d’analyste crédit est-il recherché ?
C’est un métier actif, en fort développement ces dernières années, impulsé notamment par le déploiement des investisseurs en dette privée. On a noté une demande croissante pour les analystes high yield, sur fond de baisse des taux et de recherche de rendement… mais les analystes investment grade sectoriels n’ont pas été en reste. Les sources d’approvisionnement (agences de notation, équipes sell-side, buy-side) restent limitées et le niveau d’exigence élevé.
Quelles sont les exigences des recruteurs ?
Conjuguer une solide expertise analytique et des qualités personnelles : richesse du questionnement, écoute, créativité intellectuelle, humilité, sens critique constructif et capacité à trancher comme à argumenter sont des prérequis. Nous cherchons avant tous des esprits agiles et rigoureux, résistants à la pression, qui ne se laissent pas dominer par les émotions.
Et les salaires sur la place parisienne ?
Ils sont naturellement liés à l’ancienneté dans le métier, en croissance ces dernières années. En moyenne, la base fixe à partir de 6 à 7 ans d’une expérience probante se situe autour de 70 à 80.000 euros. La progression est constante, un analyste très expérimenté et performant peut prétendre à un fixe annuel brut entre 100.000 et 130.000 euros, et supérieur s’il adjoint des responsabilités managériales. Quant au variable, la fourchette est large, de 30 % à 80 % du fixe corrélés à la performance et la valeur ajoutée.
Quelles sont les évolutions possibles ?
Ce métier ouvre actuellement de nombreuses possibilités. Une filière naturelle vers les métiers de la gestion, mais pas exclusivement. Les pistes sont ouvertes : banques (corporate finance), supranationaux, agences de notation, corporates notamment s’il existe un lien sectoriel (fonction financière, communication financière/relations investisseurs…) sont friands de ces profils analytiques, conceptuels et évolutifs.
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François Bayrou à Matignon : un court passage marqué par l’échec sur la dette et une crise politique relancée
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En Nouvelle-Calédonie, des tensions autour de l’accord de Bougival et du report des élections provinciales
Nouméa - Le parti indépendantiste Union calédonienne (UC) a qualifié dimanche de «stratégie de manipulation» la publication samedi au Journal officiel de l’accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de cet archipel du Pacifique sud, texte qu’il avait rejeté. «Manuel Valls persiste dans sa stratégie de manipulation et tente de transformer un projet contesté en loi constitutionnelle, contre la volonté des indépendantistes et du peuple kanak», a réagi dans un communiqué l’Union calédonienne, principale composante du mouvement indépendantiste Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Cette publication au JO «marque une étape importante puisque l’accord continue de progresser vers sa mise en œuvre concrète», s’est félicité samedi auprès de l’AFP le ministre des Outre-mer Manuel Valls. L’accord de Bougival a été validé dans un premier temps le 12 juillet par l’ensemble des participants, au terme de dix jours de négociations. Mais le 9 août, les militants du FLNKS ont rejeté le texte, estimant qu’il était «contraire aux fondements de la lutte indépendantiste». Deux rencontres à Nouméa fin août entre Manuel Valls et des représentants du mouvement n’ont pas permis d’infléchir cette position. La publication du texte au JO va notamment permettre au Sénat «d’examiner sa proposition de loi organique permettant le report des élections provinciales en juin 2026", a précisé M. Valls. Le texte prévoit également l’ouverture du corps électoral, dossier extrêmement sensible dans l’archipel, qui avait entraîné la crise insurrectionnelle de 2024. «Comme par enchantement, le projet est devenu Accord de Bougival et a été publié au Journal officiel, donnant l’illusion d’une légitimité juridique, dénonce l’UC. Mais un texte dont les signataires sont inconnus et dont le contenu est flou ne peut servir de base à un report arbitraire des élections.» Le 12 juillet, les représentants de toutes les formations politiques présentes ont signé un «engagement à défendre le texte» portant la mention «projet d’accord» à leur retour en Nouvelle-Calédonie. «Nous dénonçons ici les méthodes colonialistes et dilatoires de l’État français, qui cherchent à imposer ses choix en violation du droit international et de l’esprit de l’accord de Nouméa», conclut l’UC. L’accord de Bougival doit être soumis à l’approbation des Calédoniens par référendum début 2026. Il nécessite une réforme constitutionnelle qui devra être adoptée par le congrès réuni à Versailles d’ici à la fin de l’année pour que le calendrier soit tenable. A l’exception du FLNKS, le texte reste défendu par l’ensemble des formations calédoniennes, y compris les indépendantistes de l’Union nationale pour l’indépendance. Interrogé dimanche au Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, Manuel Valls a estimé que «le seul danger (...) est que la situation politique nationale fasse dérailler les engagements que nous avons pris». «Je ne veux pas faire un accord contre le FLNKS (...) mais d’abord, la délégation du FLNKS emmenée par Emmanuel Tjibaou avait donné son accord pour (le) défendre (...). Ensuite, des organisations historiques indépendantistes comme le Palika ou l’UPM soutiennent cet accord», a-t-il souligné, estimant que le FLNKS avait «changé» en accueillant dans ses rangs de «petites organisations radicales». «Quand le Sénat et l’Assemblée auront fait en sorte que les élections provinciales soient renvoyées au mois de juin, je pense que nous pouvons trouver des accords pour (...) aller dans le sens d’un certain nombre d’attentes du FLNKS», a-t-il toutefois ajouté. Il a également jugé «possible» la réforme constitutionnelle, estimant qu’il «n’y avait pas d’autre voie parce que des risques de guerre civile existent toujours». © Agence France-Presse -
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La science économique de retour dans l’idéologie – par Eric Le Boucher
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