Cette semaine a marqué en France le début des vacancesscolaires de la Toussaint, mais les sociétés de gestion sont loin d’avoir chômé. Plus d’une vingtaine d’entre elles, entre les Etats-Unis et l’Europe, ont publié leurs résultats trimestriels, qu’elles soient filiales de banques et d’assureurs ou indépendantes. Aux Etats-Unis, les gros mastodontes de la gestion collectent toujours autant, à quelques exceptions près comme par exemple State Street. Certes son activité ETF génère 12 milliards de dollars d’argent frais, mais cela n’a pas été suffisant pour compenser les rachats dans ses autres fonds. Autre déconvenue, celle de Janus, qui va bientôt fusionner avec le Britannique Herdenson. L’américain a publié des chiffres qui parlent d’eux- mêmes pour expliquer son projet de rapprochement : 2,4 milliards de dollars de décollecte entre juillet et septembre. Deutsche AM de son côté n’a pas réservé les mêmes bonnes surprises que sa maison-mère Deutsche Bank qui, contre toute attente, a publié un résultat trimestriel positif. La défiance des clients se fait sentir dans l’activité de gestion avec une nouvelle décollecte de 8 milliards d’euros au troisième trimestre. En France, on retiendra qu’Amundi a confirmé ses objectifs de 40 milliards d’euros de collecte en moyenne annuelle et que le groupe navigue au-dessus des 1.000 milliards d’euros d’encours gérés. Sur neuf mois, il est déjà à 39,1 milliards d’euros de souscriptions nettes. Mais ces dernières s’affichent tout de même en retrait de 40% par rapport aux neuf premiers mois de 2015, le deuxième trimestre ayant été moins porteur. BNP Paribas, de son côté, a lui aussi profité d’une meilleure dynamique pendant l’été. Il a recueilli 13,6 milliards d’euros net, après 8,2 milliards au deuxième trimestre. Toujours en France, le régulateur s’est une nouvelle fois affiché main dans la main avec les professionnels cette semaine, pour promouvoir le savoir-faire de la gestion française et son écosystème. A l’heure du Brexit, les enjeux sont énormes, certainement bien cernés, mais il faut encore les mettre en pratique. Les épargnants Français, eux, restent toujours aussi prudents. Les dépôts à vue ont continué de croître à des niveaux élevés en septembre (+ 10,1 %, après + 11,2 % en août). En parallèle, la collecte de l’assurance-vie a connu en septembre son plus mauvais mois depuis au moins deux ans, en affichant un zéro pointé en souscriptions nettes et les fonds collectifs commercialisés sur le territoire français ont subi plus plus de 13 milliards d’euros de rachats. Il y a quand même un signe positif au milieu de tout cela : Groupama AM a annoncé la mise en place d’un « soft close » pour son fonds Groupama Avenir Euro car celui-ci a, en quelque sort, trop collecté ces dernières années. Il s’agit aujourd’hui de ne pas gêner la stratégie du fonds et d’en promouvoir un identique mais avec un univers d’investissement plus large. Comme quoi, tout n’est peut-être pas perdu...