
Semardel trouve des financements adaptés à ses projets à impact

Les projets innovants pour l’environnement trouvent des banques flexibles pour les financer. Producteur d’énergie verte à partir du traitement des déchets, Semardel vient de signer un financement global de 50 millions d’euros structuré pour laisser les coudées franches à son essor. Il comprend un financement de projet de 12 millions d’euros pour la construction d’un méthaniseur à côté de lignes dont l’utilisation est flexible, à commencer par un financement à cinq et six ans de 26 millions d’euros accordé au groupe pour couvrir ses investissements dans les trois années à venir.
« Historiquement, nous avons financé projet par projet notre activité de traitement et valorisation des déchets avec production d’énergie à la clé, expose Denis Duplessier, directeur général de Semardel. Avec ce financement de 26 millions, nous obtenons pour la première fois un financement de type corporate, le fort développement de notre activité sur les dernières années, générant des besoins de financement de nature variée. » De quoi parer aussi au contexte changeant dans l’énergie qui exige des adaptations permanentes. En outre, un crédit de 12 millions à moyen et long terme a été prévu pour compléter les prêts en place « Ce crédit va servir à des investissements complémentaires aux activités existantes. Par exemple, le centre de tri de collecte sélective de déchets des ménages passe de 70.000 à 90.0000 tonnes par an », relate Denis Duplessier.
Les banques sont partantes pour financer la croissance de cette société qui réalise 130 millions d’euros de chiffre d’affaires selon un modèle capitalistique. « Historiquement, les SEM (sociétés d’économie mixte, NDLR) n’étaient pas toujours considérées sous un angle positif par les comités de crédits bancaires, compte tenu de leur logique particulière, explique Paul Guerrier, associé de June Partners, conseil de la société. Or le regard a changé ces dernières années, les investissements public-privé étant plus nombreux. »
Robustesse
La société obtient des conditions améliorées pour ses financements. « Les conditions sont alignées sur la qualité de crédit du groupe qui est robuste », précise Paul Guerrier. En outre, compte tenu de la bonne santé du groupe, les exigences historiques d’autofinancement ont été revues à la baisse et sont à présent au standard du marché. Le dossier a été financé comme celui d’un client classique, sans caution ni garantie d’un intervenant public.
Il est vrai que la société privilégie ses banques proches. « June Partners apporte son éclairage pour faire appel à celles qui sont les mieux à même de nous financer selon les sujets, s’agissant toujours de choisir parmi des partenaires financiers proches. En effet, notre métier se décline sur un temps long », expose Denis Duplessier. Les banques partenaires comprennent bien l’activité de Semardel et ses contraintes, et s’intéressent aux enjeux territoriaux auxquels il répond. Le groupe Crédit Agricole figure parmi elles, via la caisse régionale de Paris et d’Ile-de-France, ainsi qu’Unifergie, filiale de Crédit Agricole Leasing & Factoring et dotée d’une forte expérience en financement de projets d’énergie durable.
En outre, sur chacun des financements intervient Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels (E&I) qui a créé il y a deux ans une équipe transverse rassemblant ses expertises sur le sujet du développement durable, et notamment sa composante environnementale. Elle finance seule le projet de méthaniseur. « Nous intervenons dans des financements de projets sur la base du recueil d’informations très précises, permettant de démontrer l’impact de l’activité, par exemple selon les gaz à effet de serre évités sur l’ensemble du cycle de vie », explique Benoît Bonaventur, directeur transition environnementale, Arkéa Banque E&I. Le méthaniseur de Semardel fera l’objet chaque année d’une notation par Ethifinance avec un bonus selon les résultats, jusqu’à un tiers de la marge. Dans plus des trois quarts des cas, l’établissement octroie du financement de projet sans recours, la dette étant structurée avec des sûretés spécifiques, et la relation de partenariat prévaut dans les phases de structuration, de construction et d’exploitation. LCL et CIC ont participé aux lignes syndiquées.
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