
Olivier Sichel / Caisse des dépôts et consignations
Olivier Sichel, directeur général adjoint, Caisse des dépôts et consignations
50 ans, IEP, Essec, ENA.
Un spécialiste de la téléphonie et du commerce en ligne nommé numéro deux de la Caisse des dépôts et consignations ? L’annonce a pu surprendre certains vieux routiers de l’institution, mais Olivier Sichel aime aller là où on ne l’attend pas. Jeune inspecteur des finances, il rejoint France Télécom en 1998 pour prendre la vague de l’internet alors que ses proches lui conseillent des acteurs plus modernes, comme AOL. Deuxième virage en 2006 : après avoir dirigé Wanadoo et vendu PagesJaunes à KKR, il passe chez Sofinnova Partners, où il restera six ans. « A l’époque, le capital-risque n’était pas à la mode en France comme aujourd’hui, et l’on me conseillait plutôt d’aller dans un gros fonds de private equity, indique Olivier Sichel. Mais chez Wanadoo, j’achetais beaucoup de technologies développées par des start-up et je voyais bien que cet écosystème grandirait dans les années à venir. » Son premier investissement chez Sofinnova sera d’ailleurs Solutions 30, spécialiste de l’installation de box internet et aujourd’hui de compteurs intelligents, et gros succès boursier.
Lorsqu’Eric Lombard, nouveau directeur général de la Caisse des dépôts, qui ne le connaissait pas il y a trois mois, lui a proposé de l’épauler, l’intéressé y a vu l’occasion de jouer une autre thématique d’avenir. « Nous entrons dans un cycle où la modernisation du secteur public français constitue l’enjeu majeur pour l’économie du pays », dit-il. S’il découvre une autre culture d’entreprise, ce cousin par alliance de l’investisseur américain Tim Draper disposait de puissants relais dans la place. Il siégeait déjà au comité national d’orientation de Bpifrance. Et lorsqu’il a créé en 2016 la Digital New Deal Foundation, un groupe de réflexion sur le numérique, il a demandé à Nicolas Dufourcq, ex-Wanadoo lui aussi, d’en être l’un des membres fondateurs. Olivier Sichel a d’ailleurs tenu à conserver un rôle au sein du think tank, où se côtoient Michel Combes, Alain Minc ou encore Sébastien Bazin. Enfin, un ancien numéro deux de la CDC, l’influent avocat Antoine Gosset-Grainville, a défendu avec succès ses intérêts auprès de la Commission européenne face au géant Google lorsqu’Olivier Sichel dirigeait le comparateur de prix LeGuide.com entre 2012 et 2016.
Rue de Lille, où il a pris ses fonctions le 8 janvier, Oliver Sichel devra œuvrer à la transformation digitale du groupe, en interne et dans les univers qui lui sont historiquement proches, comme les notaires. « Ma première décision managériale a été de m’adjoindre la responsable du lancement du nouveau poste de travail de la Caisse des dépôts. La transformation numérique du groupe commence par les collaborateurs, qui en sont très demandeurs », souligne Olivier Sichel. Le nouvel arrivant gérera aussi les participations stratégiques de la CDC. Deux gros dossiers en particulier l’attendent : la possible cession de la foncière Icade, objet de toutes les convoitises, et surtout les conditions d’un éventuel adossement de CNP Assurances à La Poste. Un sujet vital pour la Caisse, qui tire un quart de ses profits de sa part dans l’assureur.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Un nouveau cabinet d’avocats émerge dans le paysage français du capital-investissement
Mathieu Maroun et Mikaël Brainenberg, deux anciens d’Ayache, lancent Quest Avocats, boutique spécialisée sur le small et mid-cap. -
Le FEI investit 50 millions d’euros dans le financement adossé à des actifs
Le Fonds européen d’investissement a choisi de soutenir le troisième millésime d’un gérant français de dette privée. -
BPCE devient la première institution financière à émettre une obligation «défense»
La banque française a levé fin août 750 millions d’euros qui seront fléchés vers des actifs dans la défense et la sécurité, au nom d’un nouveau label « European Defence Bond » développé avec Euronext.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le DAF de transition doit être orienté «gestion du cash»
- La sur-réglementation nuit au recouvrement des créances des entreprises
- Les secteurs qui résistent aux droits de douane restent rares
- Jérôme Baniol est le nouveau directeur financier de Sonepar
- Les mauvais payeurs ont toujours plus à craindre de la DGCCRF
Contenu de nos partenaires
-
Le géant pharmaceutique Novo Nordisk supprime 9 000 postes à travers le monde
Copenhague - Après des années fastes liées à la popularité de son traitement antidiabétique Ozempic, plébiscité sur les réseaux sociaux pour perdre du poids, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk a annoncé mercredi supprimer 9.000 postes à travers le monde soit plus de 11% de sa masse salariale. «La réduction des effectifs est prévue dans l’ensemble de l’entreprise (...) et devrait permettre de réaliser des économies annuelles totales d’environ 8 milliards de couronnes (1,07 milliard d’euros) d’ici la fin de 2026", écrit le groupe dans un communiqué. 5.000 postes devraient être supprimés au Danemark, a précisé le groupe présent dans 80 pays. Pour la troisième fois depuis le début de l’année, le laboratoire centenaire, dont le titre plonge depuis un an à cause d’une concurrence affermie aux Etats-Unis son principal marché, revoit aussi à la baisse ses prévisions pour 2025 avec une marge opérationnelle désormais comprise entre 4% et 10% contre 10% et 16% annoncés précédemment. «Nos marchés évoluent, en particulier dans le domaine de l’obésité, car ils sont devenus plus compétitifs et axés sur le consommateur, notre entreprise doit également évoluer», a justifié le nouveau directeur-général Mike Doustdar, cité dans le communiqué. «Cela signifie instaurer une culture davantage axée sur la performance, déployer nos ressources de manière toujours plus efficace et prioriser les investissements là où ils auront le plus d’impact – dans nos principaux domaines thérapeutiques», selon lui. Depuis 2020, le laboratoire pharmaceutique embauchait à tout va, sa masse salariale étant passée de quelque 43.700 à 78.400 employés. Novo Nordisk a atteint des sommets grâce aux ventes spectaculaires d’Ozempic, un antidiabétique popularisé sur les réseaux. Ce traitement est un analogue du GLP-1 (abréviation de glugaco-like peptide 1), une hormone secrétée par les intestins qui stimule la sécrétion d’insuline et réfrène l’appétit en procurant une sensation de satiété. Le Wegovy, qui cible l’obésité, utilise la même hormone. Disponible dans 35 pays, ses ventes ont augmenté de 78% au premier semestre 2025, celles de l’Ozempic seulement de 15%. La domination du danois, l’une des premières capitalisations européennes, est mise à mal par les bons résultats de son concurrent Eli Lilly et les préparations pharmaceutiques personnalisées en officine aux Etats-Unis, qui avaient été autorisées un temps pour pallier les ruptures de stock. Cette autorisation a pris fin le 22 mai mais les ventes de génériques continuent «sous le faux couvert de personnalisation ", a déploré Novo Nordisk qui met les bouchées doubles pour augmenter ses capacités de production. En présentant les résultats semestriels du groupe début août, l’ancien patron Lars Fruergaard Jørgensen avait reconnu dans une interview à la télévision publique DR la nécessité «d’ajustements». Novo Nordisk avait dans la foulée confirmé le gel des embauches. «En réaffectant nos ressources dès maintenant, nous pourrons prioriser les investissements pour stimuler une croissance durable et favoriser l’innovation future pour les millions de patients atteints de maladies chroniques à l'échelle mondiale, en particulier dans le diabète et l’obésité», a assuré M. Doustdar. Fléau sanitaire global, l’obésité est une maladie chronique facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers et de complications comme dans le cas du Covid-19. L’unicef a alerté mardi sur l’envolée de l’obésité chez les enfants et les adolescents. Elle est devenue cette année la première forme de malnutrition chez les 5-19 ans dans le monde, devant la sous-alimentation, Difficile à traiter, elle coûte cher aux systèmes de santé. Ses causes ne sont pas liées qu’au mode de vie mais peuvent aussi être influencées par la génétique. Si la prévention et la prise en charge médicale ne s’améliorent pas, la Fédération mondiale de l’obésité prévoit que d’ici 2035, la moitié (51%) de la population mondiale sera en surpoids ou obèse. Et selon ses calculs, l’impact économique mondial serait tout aussi dévastateur: il pourrait dépasser 4.000 milliards de dollars par an. © Agence France-Presse -
Les Bourses européennes ouvrent en hausse, emboîtant le pas à Wall Street
Paris - Les Bourses européennes ont ouvert en hausse mercredi, emboîtant le pas à Wall Street au lendemain d’un triple record pour les indices américains, dans un marché soutenu par les anticipations de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). La Bourse de Paris a ouvert en hausse de 0,32%, Londres de 0,22% et Francfort de 0,50%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
La France insoumise déposera une motion de censure à l'Assemblée contre Sébastien Lecornu
Paris - La France insoumise déposera «dès le premier jour de la session parlementaire à l’Assemblée nationale» une motion de censure spontanée contre le gouvernement du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, a indiqué mercredi le coordinateur du mouvement Manuel Bompard sur RMC et BFMTV. Si Sébastien Lecornu ne demande pas la confiance de l’Assemblée, «dès le premier jour de la session parlementaire à l’Assemblée nationale, nous déposerons une motion de censure sur la base de l’article 49.2 de la Constitution», a dit Manuel Bompard, dénonçant une nomination qui s’apparente pour lui à un «déni de démocratie». Si cette motion de censure était votée par l’ensemble de la gauche et le Rassemblement national, elle renverserait le gouvernement du nouveau Premier ministre. «Les Français ont dit +On est en désaccord avec la politique d’Emmanuel Macron+. Il a quand même décidé de ne pas tenir compte du résultat, de continuer à imposer sa politique, ça fait maintenant à deux reprises que l’Assemblée nationale a censuré ses gouvernements et il continue dans la même direction. Donc, je trouve qu’il y a là évidemment quelque chose de totalement inacceptable, de totalement méprisant», a argué le député des Bouches-du-Rhône. «Monsieur Barnier est tombé sur la base d’une motion de censure déposée en vertu de l’article 49.3 de la Constitution. Monsieur Bayrou est tombé, après avoir demandé un vote de confiance, sur l’article 49.1 de la Constitution. Et là encore, j’ai l’impression que Monsieur Macron veut faire le tour de tous les articles de la Constitution, et peut-être que Monsieur Lecornu tombera sur la base de l’article 49.2 de la Constitution», a étayé le bras droit de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV et RMC. © Agence France-Presse